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  J'ai toujours eu un penchant pour les techniques modernes et dès le début de mon projet de randonnée, j'ai cherché à savoir si le GPS pouvait apporter quelque chose à la pratique de cette activité. En principe, plus besoin de cartes, plus de risque de se perdre. C'est tentant.

 

Choix du matériel
Mon choix s'est porté sur un GPS dédié randonnée, quoiqu'il puisse être utilisé en voiture mais dans ce cas son écran serait jugé trop petit. Il s'agit du 60CSX de Garmin, actuellement considéré comme le meilleur pour les sports en extérieur (Rando. VTT, voile, parapente, etc...). C'est un matériel coûteux (environ 300€) mais fiable et robuste. Il est doté d'un altimètre très précis et d'une boussole électronique (personnellement je préfère la boussole à aiguille). Il permet de stocker  50 routes de 50 points (ou 250 points) avec un maximum de 1000 points. On peut y stocker des cartes (à acheter en plus) et l'écran est en couleur. J'ajouterai qu'il possède un boîtier étanche et robuste.

On peut mettre à l'intérieur une carte mémoire de type "micro SD" jusqu'à 2 Go. Cette mémoire permet de stocker les fonds de cartes et les traces à raison d'une trace par fichier et par jour. Je ne la remplirai jamais...

Création des routes
Pour la réalisation de la HRP, j'ai suivi le guide de Georges VERON et j'ai créé une route par jour soit 41 routes. On utilise pour cela un logiciel sur PC appelé MapSource fourni par Garmin. Les routes peuvent être créées de deux façons:

 Dans le premier cas, on dispose de la carte dans le GPS et le chemin que l'on veut suivre existe sur la carte, ce qui est loin d'être toujours le cas, on crée des points de passage (appelés WayPoints) en nombre suffisant pour que le logiciel trouve le bon chemin. Là, on est limité à 50 points par route. C'est la façon la plus simple et la plus confortable sur le terrain. Il suffit de suivre la trace même en plein brouillard dans la neige quand il n'y a pas de chemin tracé.

Dans le deuxième cas, on ne dispose pas de cartes dans le GPS ou le chemin n'existe pas sur la carte, on doit alors créer plus de points de passage. Sur l'écran, le tracé apparaît sous forme d'une ligne directe d'un point à un autre. Dans ce cas, sur le terrain on a seulement la direction du point suivant mais on peut créer des routes de 250 points. Dans mon cas sur la HRP, je disposais de la carte des Pyrénées (acheté chez Garmin pour plus de 100€) qui s'arrêtait à la frontière Franco-Espagnole, ce qui m'a obligé à jongler avec les deux types de routes

Les traces, leur utilisation
Une trace est un enregistrement horodaté du chemin que vous avez suivi au cours de la journée.

Sur le terrain, il ne sert normalement pas à grand-chose mais il peut vous être  d'une grande utilité si vous voulez revenir sur vos pas. Pour ma part cela m'a servi deux fois:

La première fois c'était pour retrouver mon pantalon... Je l'avais mis à sécher sur mon sac à dos attaché par deux épingles à linge. J'ai dû traverser un champ de broussailles épaisses sans aucun chemin tracé. Résultat, à la halte suivante, je me suis aperçu que j'avais perdu mon pantalon resté accroché dans les ronces. J'ai choisi sur le GPS la fonction "TraceBack" qui m'a permis de revenir exactement sur mes pas. Rassurez vous je portais mon short de rechange.

La deuxième fois, j'étais en montagne dans un brouillard épais. Je regardais plus souvent mes pieds que le GPS. Là encore il n'y avait pas de chemin très visible. Je me suis soudain aperçu sur l'écran que j'avais raté un changement de direction. Là encore la fonction "TraceBack" m'a permis de retrouver rapidement l'endroit où je m'étais trompé.

La trace permet aussi en fin de journée par exemple de visualiser sur l'écran, le profil de votre étape. Un graphique donne en ordonnée l'altitude et en abscisse soit la distance soit l'heure. On repère très facilement en montagne les heures de passage aux cols par exemple.

De plus, quand vous êtes de retour à la maison, vous pouvez charger les traces sauvegardées sur la carte mémoire dans Google Earth et revivre votre randonnée confortablement installé dans un fauteuil. Tout y est même les erreurs d'orientation et les détours que vous avez suivis pour retrouver votre chemin.

Une autre utilisation intéressante est de retrouver exactement où vous avez pris telle ou telle photo. Il faut simplement veiller en début de randonnée à mettre votre appareil photo à l'heure du GPS. Il est à noter que cette heure est extrêmement précise (1 milliardième de seconde). Vous chargez la trace dans MapSource. Elle apparaît sur la carte (si vous en disposez) et vous avez la possibilité de lister toutes les coordonnées Latitude/Longitude avec la date et l'heure de passage. Connaissant la date de prise de vue, vous avez votre position à cet instant là. Si vous n'avez pas la carte dans MapSource, vous pouvez reporter manuellement la position dans Google Earth et voir exactement où vous avez pris la photo.

Les problèmes et leur solutions
  Les cartes: Comme je le disais précédemment, les cartes posent de vrais problèmes. Si vous n'avez pas de GPS vous devez avoir des cartes papier. Pour toute la HRP, il vous faut 6 cartes au 1/50.000 ème ou 12 cartes au 1/25.000 ème. Il faut porter tout ça et ça craint l'eau. Le GPS résout partiellement ce problème mais c'est plus chère.

L'autre problème tient au fait que le chemin n'est pas toujours bien représenté sur la carte. Les cartes IGN sont assez bien faites et ont bonne réputation. Les cartes que j'ai utilisées sur le GPS sont loin d'être parfaites. Certains chemins n'existent pas sur la carte ou même existent sur la carte mais pas sur le terrain.

Il faut donc prendre grand soin à bien préparer ses routes et positionner judicieusement les points de passage.

L'autonomie des batteries: En ce qui concerne mon GPS, les caractéristiques du constructeur donnent une autonomie de 18h avec un jeu de 2 piles alcalines AA. Je n'ai jamais utilisé ce type de piles. J'ai tout de suite investi dans les batteries rechargeables NiMh. Elles ont une plus grande autonomie et sont rechargeables "un grand nombre de fois", certains fabricants avancent les chiffres de 500 et même 1000 rechargements possibles. A voir...

J'ai testé 8 différentes marques, il y en a beaucoup d'autres. Les autonomies mesurées ont varié de 14 à 28 heures. J'ai choisi des batteries de 2700 mAh de marque UNIROSS (24,90 € le jeu de 4, c'est pas donné...).

J'ai emporté 5 jeux de batteries. C'est peut-être trop. Il faut savoir que ce type de batterie se décharge de 1 à 2% par jour soit environ 30 à 50% par mois. Si un jeu bien chargé tient 28 heures cela correspond à peu près à 3 jours de randonnée. Si on tourne sur 5 jeux, un accumulateur reste 15 jours dans le sac sans être utilisé et perd entre 15 et 25% de sa charge. Moins on en a, moins ils ont le temps de se décharger.

Il reste à noter que je n'ai jamais eu de problème pour brancher mon chargeur. Maintenant tous les refuges même de haute montagne sont équipés de panneaux solaires et ne semblent pas spécialement économiser l'énergie. Je conseillerai toutefois de se munir d'une prise multiple car il y a souvent bon nombre de chargeurs (téléphones, appareils photos ou autres) déjà branchés sur la prise dans le refuge.

Les erreurs d'orientation: Le GPS donne une vision "vue du ciel" comme si le terrain était plat et horizontal. En montagne ce n'est pas le cas (doux euphémisme). Le GPS a une précision de 5 à 20 mètres. Tous les chemins ne sont pas représentés sur la carte. L'écran ne fait que 3,5 X 5 cm. Tout ceci fait que si l'on prend un chemin qui est presque parallèle au bon mais à une altitude différente, on peut très bien s'éloigner beaucoup et longtemps de la bonne route sans s'en apercevoir. Ce problème existe aussi quand on utilise une carte et une boussole. Ce problème est encore aggravé si on n'a pas de carte dans le GPS donc seulement la direction à suivre vers le prochain point de passage

Pour ce problème, je n'ai pas de solution si ce n'est de faire demi-tour quand on s'en aperçoit, si on peut (voir mon aventure le 30 juillet).

Où suis je?
Je vais essayer d'expliquer le plus simplement possible comment on peut se situer sur une carte papier à l'aide d'un GPS.

Pour définir un point sur notre planète on a besoin de deux nombres, un qui nous donne la latitude, l'autre la longitude. Généralement on utilise des angles en degrés, minutes, secondes ou en degrés et décimales. Le problème c'est que sur une carte on utilise plutôt des mètres et kilomètres. Les militaires ont donc mis au point un autre système appelé UTM. On a quadrillé le monde de la façon suivante:

On voit donc 60 colonnes qui couvrent chacune 360°/60 = 6° de longitude. On les a numérotées de 1 à 60 en partant du méridien de changement de date au milieu du Pacifique et en tournant d'ouest en est.

On voit aussi 20 rangées qui couvrent chacune 8° de latitude. On a attribué une lettre à chacune de ces rangées. Je suis situé en région parisienne dans la zone 31 U.

 

Ce que je vois sur le GPS quand je suis chez moi:

La position où je suis actuellement est celle-ci: " 31 U 0418093  5407579". Cette position m'est donnée avec une précision de + ou - 6 mètres.

Cela signifie que je suis dans le rectangle 31U. Ça, en général, on n'a pas besoin de le savoir, on sait à peu près où on est et on a la bonne carte. Ce qui est important, ce sont les deux nombres qui suivent. Ils nous donnent notre position en mètres à l'intérieur de la colonne 31. Le premier nous donne la position en longitude, le deuxième notre position en latitude (notre distance en mètres par rapport à l'équateur).

La carte au 1/25000 ème est quadrillée en bleu avec un trait tous les kilomètres aussi bien en latitude qu'en longitude. On est donc dans le carré entre 5407 et 5408 en latitude et entre 418 et 419 en longitude.

Avec une règle graduée en millimètres, il faut reporter ce point au crayon sur la carte selon la méthode indiquée ci-dessous:

  1. Chercher le point d’intersection des coordonnées UTM 0418/5407
  2. A partir du point d’intersection, mesurer une distance de 93m (0418093) vers la droite ( pour l’échelle 1:25000 diviser 93m/25000 ou 93m x 4 / 100000). La distance à reporter sur la carte est égale à 0,37cm
  3. De ce point, mesurer une distance de 579m (5407579) vers le haut (579m x 4 /100000= 2,31cm). C’est là que je suis.

 

Remarque: Vous noterez que la position en latitude est donnée par rapport à l'équateur. On ne comprend pas très bien à quoi sert la lettre représentant la latitude. Je n'ai trouvé aucune explication à ce sujet.

 

 

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