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Le parcours est visible ici:

Le lit était trop mou. Je ne suis plus habitué. J'ai un mal de dos terrible ce matin.

La journée commence par un bon petit-déjeuner avec nos "trail angels". Nous sommes une dizaine autour de la table et Brenda s'affaire aux fourneaux pour faire cuire les pancakes. Il y a sur la table des oeufs ("sunny side up", le côté ensoleillé dessus, comme je les aime), des saucisses, de la pastèque, des pêches du jardin, du jus d'orange, du café. Laurie (le mari) est assis avec nous et nous interroge sur notre randonnée. C'est un super petit-déjeuner.

Bientôt, Brenda nous accompagne en voiture jusqu'à la poste où je récupère ma "bounce box". La poste est un tout petit bâtiment en bois sur un parking près de la route. Bien qu'il ne soit pas 9h, l'heure d'ouverture, Dorothy, la postière, est déjà là. On ne verrait pas ça en France. En plus de ma "bounce box", j'ai reçu un autre colis que j'avais envoyé à Philadelphie avec Belden comme adresse de retour. Ils (ou la machine) avaient confondu l'adresse de destination et l'adresse de retour. J'y ferai dorénavant attention. Il faut écrire l'adresse de destination bien gros et l'adresse de retour tout petit. Dorothy rétablit gratuitement les choses avec le sourire.

Le chemin est ensuite une longue montée sur plus de vingt kilomètres. Il y a beaucoup de "poison oak", surtout au début. Il semble que cette plante n'aime pas trop l'altitude, qu'elle pousse généralement à l'ombre dans des endroits ni trop secs ni trop humides.

 Finalement nous campons près d'une source qui coule par un tuyau dans un bac pour faire boire les animaux. Avec les petites chaussures légères, le soir, il n'est pas question de se coucher sans s'être lavé les pieds. Ils sont absolument noirs. Une bonne source est bien agréable. Souvent, je suis obligé d'utiliser des lingettes, ce que d'habitude ma religion écolo m'interdit formellement.

 

Le parcours est visible ici:
Au loin, le mont Lassen (3200 mètres).

Je me lève à 4h pour partir à 5 avec la lampe frontale. Il ne fait pas chaud encore ce matin.

L'objectif, aujourd'hui, est d'atteindre la ville de Chester. Le chemin est facile. Il fait un temps magnifique. Au loin on aperçoit le mont Lassen qui est un des volcans les plus actifs d'Amérique du nord. Sa dernière éruption date de 1915.

Aujourd'hui, nous croisons une borne indiquant la moitié de la distance entre les deux frontières.

Après une longue descente et plus de 40 kms, nous arrivons au bord de la Highway et un court chemin en stop nous fait arriver à Chester. C'est une petite ville avec tout ce qu'il faut, motels, restaurants, supermarchés etc.

Je me faisais une joie d'aller dans un restaurant dont mon "Yogi's book" (mon guide préféré) faisait état. Il servait des steaks d'un demi pound (250g). Malheureusement, il a fermé. Je suis réellement déçu et dois me rabattre sur un autre restaurant, pas mauvais mais sans rien d'exceptionnel.

 

Le parcours est visible ici:

Ron a des amis partout et particulièrement en Californie. Il a téléphoné à l'un d'entre eux pour nous ramener sur le chemin. Il passera nous chercher en tout début d'après-midi.

J'en profite pour aller chez le coiffeur. Je suis assez surpris car le protocole chez le coiffeur est très différent de la France. Il commence par les présentations. Ma coiffeuse annonce son prénom et je me demande comment ça va. Je me dois donc d'en faire autant. Après c'est la classique conversation de coiffeur. Je suis surpris aussi qu'elle n'ait jamais entendu parler du PCT alors qu'il passe à 10 km environ d'ici. Elle n'a visiblement aucune notion de ce que peut représenter une randonnée de 4300 km. Je pense que ça ne doit pas être son sport préféré.

Ron a rendu visite à un chiropracteur. Il jure que ça lui a fait du bien. En fait, il a dû avoir le même problème que moi avec le matelas trop mou à Belden.

Au lieu de nous raccompagner directement sur le chemin, au plus près, l'ami de Ron insiste pour nous emmener un peu plus loin à Drakesbad Guest Ranch. Je ne suis pas vraiment content de cette décision mais je suis dans la voiture et je n'ai pas le choix.

Quand nous arrivons là, il y a un Campground, une espèce de centre de vacances avec un restaurant, une piscine en plein air et des vacanciers. Comme il n'est pas trop tard, je décide d'aller voir les geysers et sources d'eau chaude qui se trouvent entre Chester et ici. J'ai envie de marcher. Finalement, les autres me suivent.

Source d'eau chaude. Geyser.

Je m'attendais à voir un "vrai" geyser avec des grands jets d'eau chaude. En fait, il ne s'agit que d'une source d'eau chaude avec quelques bouillonnements et un peu de vapeur qui sent le soufre.

Le reste de l'après-midi se passe à la piscine. Ensuite pour seulement 10$, nous participons à un barbecue. Il y a là une centaine de personnes et l'ambiance est assez joyeuse.

Nous allons passer la nuit au Campground qui se révèle assez bruyant mais il en faut plus pour m'empêcher de dormir.

 

Le parcours est visible ici:

Le matin, après avoir plié la tente, nous avons droit à un merveilleux petit-déjeuner pour 5$ avec café, petits pains aux myrtilles, céréales, fruits variés, "french toasts" (voir photo), etc. Le tout est pratiquement sans limite de quantité. Un vrai régal!

French toast.

Après une courte montée, le chemin est relativement plat. Il passe très près du mont Lassen que j'aperçois de temps en temps au-dessus des arbres. Finalement, peu après 18h, j'arrive à Old Station. L'endroit tient son nom du fait qu'il y avait là un relais de diligences. Il y a, pas loin d'ici, des "trail angels", les Heitmans dont nous avons le numéro de téléphone. Malheureusement, le magasin qui est aussi une station service ferme à 18h, il est impossible de téléphoner. Devant la station service, il y a deux motards dont un est victime d'une crevaison. Nous discutons un peu et celui qui n'est pas en panne me propose de m'emmener sur sa moto jusque chez les trail angels à quelques kilomètres d'ici. J'hésite un peu, mais pourquoi pas. J'ai donc droit à un petit voyage en moto. Avec le gros sac à dos, ce n'est pas évident.

Mont Lassen. Petite maison derrière chez les Heitmans.
Tente pour nous les hikers. La maison des Heitmans.

Ici, il y a tout ce qu'il faut, internet, douches, tentes et le repas est servi. Les Heitmans ne sont pas là, ils sont partis assister à un mariage. Ils se sont fait remplacés par Frodo. Frodo est la femme de Scott. Scott et Frodo sont des trail angels très connus à San Diego. Je suis très surpris qu'elle ait parcouru plus de 1000 kms pour venir remplacer des collègues pour quelques jours. Les trail angels sont des gens qui prennent vraiment leur boulot très à cœur.

C'est très bien aménagé. Dans le garage, il y a une douche avec des serviettes propres, un PC, tout cela au milieu d'un grand capharnaüm d'objets hétéroclites. Dans le jardin pour accueillir les randonneurs, des tentes sont mises à disposition ainsi qu'une charmante petite maison en bois.

Le soir Frodo nous prépare un repas sur un barbecue. Nous sommes environ une dizaine à prendre place autour de la table. C'est bon et copieux. En général les "trail angels" connaissent l'appétit légendaire des hikers et font les choses en grand.

 

Le parcours est visible ici:

Ce matin, Frodo a encore vu grand. Il y a pour petit déjeuner, des œufs brouillés, du bacon, des toasts, des fruits et du café. Pas mal, c'est très copieux. Il y a là Lenny dont j'ai déjà parlé qui n'hésite pas, lui, à se servir et resservir. J'ai un peu honte pour lui. Personnellement, je préfère manger dans un restaurant. Tant qu'on paye, on peut manger. Ici, je me sens toujours redevable de mes hôtes et je dois veiller à ne pas manger la part de mes compagnons.

Nous sommes ensuite raccompagnés en voiture jusque sur le chemin, en direction de Burney Falls que nous devrions atteindre dans deux jours.

Le chemin monte jusqu'à un immense plateau assez dénudé et suit grossièrement le bord de ce plateau qui surplombe une immense vallée. De l'autre côté de cette vallée, on voit s'éloigner le mont Lassen et vers le nord approcher le mont Shasta. Il n'y a pas d'eau ici et ce soir on doit compter sur une "water cache" en espérant qu'elle soit approvisionnée.

Le point d'eau est tenu par un certain "Mountain Man" qui a laissé là un cahier où chacun écrit ses remerciements envers ce "trail angel". Il faut reconnaître que c'est d'un grand secours. Il faudrait sans cela parcourir bien des miles supplémentaires.

Après avoir fait le plein d'eau pour cuisiner ce soir et assurer ma ration pour demain nous campons pas loin de là. Il me faut pour le soir environ deux litres: pour cuire mes nouilles (1/2 litre), faire un brin de toilette (1/2 litre), le petit déjeuner (1/2 litre) et boire un peu la nuit. Pour la journée, je remplis mon "camelback" que je mets dans mon sac avec le tuyau pour boire en marchant. Il contient 3 litres.

 

Le parcours est visible ici:

Le chemin redescend du plateau pour atteindre le bas de la vallée où coule une rivière (Hat Creek). Il y a un pont pour traverser cette rivière près d'une importante pisciculture où je m'arrête pour faire le plein d'eau potable à un robinet. C'est toujours agréable de ne pas avoir à filtrer. Il y a aussi des toilettes et une belle pelouse à l'ombre avec des tables et des bancs. C'est l'occasion de faire une halte et de se restaurer. Le temps est superbe mais il ne faut pas trop tarder si je veux arriver ce soir à Burney Falls.

Burney Falls, comme son nom l'indique, est réputé pour ses cascades. C'est un coin très touristique, ce qui signifie qu'il n'y a pas grand chose qui peut m'intéresser. Il y a un Campground où nous pouvons planter nos tentes, un mini-market, très cher avec beaucoup de souvenirs de pacotille et pratiquement rien à manger. Je me suis contenté avec des glaces, des chips et des gâteaux secs, le tout arrosé de Coca.

On a rencontré là Lenny qui retrouvait sa copine avec laquelle il va randonner pendant une semaine. Je pense que l'on n'est pas près de le revoir.

En vue du mont Shasta. La cascade de Burney Falls.

La nuit n'est pas terrible. J'ai du mal à dormir car j'ai dû boire trop de Coca.

 

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Ce matin, nous repassons près des cascades et assistons impressionnés au plongeon extraordinaire d'un Osprey qui est un grand oiseau de proie spécialisé dans la pêche. Après un vol plané presque immobile, une quarantaine de mètres au dessus de l'eau nous l'avons vu plonger à une vitesse vertigineuse. Ce qui est remarquable, c'est qu'à cet endroit l'eau était peu profonde. Il est ressorti presque immédiatement avec un gros poisson dans ses serres.

Maintenant, le chemin est pratiquement toujours dans la forêt. Ceci rend les journées très monotones. Toutefois, nous réussissons à faire près de 50 kms. Il est vrai que nous sommes partis à 5h 30 pour arriver vers 19h.

Le mont Shasta se rapproche.

Le soir, il est bien difficile de trouver un coin pour planter la tente. Les forêts sont immenses, nos tentes toute petites et pourtant il n'est pas toujours aisé de trouver, de préférence près d'un point d'eau, la surface nécessaire pour s'installer. Enfin, entre les arbres, on arrive tant bien que mal à planter nos tentes près d'une source où l'eau sans être abondante est très claire et très fraîche.

 

Le parcours est visible ici:

Encore un "early start" vers 5h15. La nuit a été bonne. Après une longue marche c'est généralement le cas.

Le chemin est encore facile aujourd'hui et bien que Rob n'arrête pas de se plaindre de son genou dont il souffre, nous faisons encore près de 40 km.

Nous arrivons dans un petit Campground (Ash camp) près d'une rivière (Mac Cloud River). Il y a des toilettes et bien sûr de l'eau, donc quasiment le luxe. Peu de temps après notre arrivée un pêcheur avec son gros 4x4 vient nous rejoindre. Nous discutons un peu et il nous offre des bières bien fraîches sorties de sa glacière. Ça fait du bien!

 

Le parcours est visible ici:

Ce matin, à peine sommes-nous sortis de la tente que notre nouvel ami nous rend visite et nous offre d'énormes tranches de pastèque. Quel plaisir! La journée commence bien. Le temps est magnifique. Notre prochaine étape est Dunsmuir. Il sera bien difficile d'y arriver aujourd'hui. Il y a près de 50 km juste pour atteindre l'autoroute et bien sûr il faudra faire du stop. Il n'y a qu'un point d'eau à 40 km, encore faudra-t-il trouver un coin pour camper.

L'étape se révèle facile, toutefois Rob se plaint toujours de son genou et je dois l'attendre assez souvent. Enfin vers 18h nous arrivons au point d'eau où nous nous arrêtons pour filtrer. Il n'y a pas de possibilité pour planter la tente. Le chemin est étroit et les pentes de la vallée dans laquelle nous descendons sont très escarpées.

Il nous faut continuer en portant toute l'eau nécessaire pour cuisiner et pour la journée de demain qui devrait toutefois être courte.

Enfin, après encore trois quarts d'heure de marche nous trouvons un endroit assez plat pour planter les tentes. Je ne pense pas avoir campé dans un endroit plus déprimant. Il s'agit d'un coin de forêt qui a été ravagé par les bulldozers. Il faut descendre à travers des éboulis de roches de racines et de souches pour atteindre un chemin de terre (ou plutôt de poussière) destiné aux camions pour transporter les troncs d'arbres. La nature est très belle tant que l'homme n'y a pas touché.

Au plus près du mont Shasta.

Peut-on imaginer pire endroit pour camper?

Il est difficile de rester propre dans un endroit pareil. Tout se couvre de terre et de poussière collante.

 

Le parcours est visible ici:

Il est bien difficile de s'extraire de cet horrible endroit pour retrouver le chemin. Ensuite, il n'y a qu'une dizaine de kilomètres pour atteindre l'autoroute (Interstate I5). Rob nous a quittés pour aller chercher un colis qu'il s'est fait envoyé à Castella. Pendant ce temps, avec Ron, nous essayons de faire du stop dans l'autre direction. Rob doit nous rejoindre plus tard.

Sans toujours apprécier les qualités de Ron, il y en a une que je trouve remarquable, c'est la capacité qu'il a de convaincre les gens de nous prendre en stop. Alors que nous sommes là depuis un bon moment au bord de la bretelle de l'autoroute, il y a un camion qui s'arrête au bord de la bretelle d'en face. Ron va discuter avec le chauffeur et celui-ci accepte de nous prendre et nous mener jusqu'à la sortie suivante.

Dunsmuir est une petite ville assez agréable. Toute en longueur, comme souvent, elle s'étire le long de la route en alignant une succession de maisons et de commerces assez espacés. Nous devons traverser toute l'agglomération, à pied pour atteindre l'hôtel que nous avons choisi.

Comme d'habitude, les courses, le restaurant, la laverie occupent la journée. Un magasin qui vend du matériel informatique offre la location de PC avec connexion internet. Je passe une petite heure dans le magasin pour documenter mon blog et écrire aux amis et à la famille. Ensuite je discute un peu avec le commerçant qui me fait cadeau de la location. "It's free for PCT hikers!".

Rob nous rejoint à l'hôtel et nous annonce son intention de nous quitter à cause de son genou. Il prendra le train demain matin pour Portland.

A la laverie, je rencontre un autre "PCT hiker" d'une vingtaine d'années, Mud (boue), c'est son "trail name". Il me dit qu'il a obtenu un "lift" pour retourner sur le chemin demain matin. Il va essayer de nous en faire profiter.

 

Le parcours est visible ici:

Ce matin Rob nous a quittés très tôt. Il nous a fait promettre de lui rendre visite à Portland quand nous y passerons.

Nous rejoignons ensuite Mud près du supermarché où nous avons rendez-vous avec notre chauffeur. En fait celui-ci n'est 'autre que le patron du supermarché. Il nous conduit tous les trois à l'entrée du chemin.

Ce matin, les moucherons sont bien tenaces et ils m'exaspèrent tant que je finis par mettre mon chapeau et le "bug net" (filet anti-moustiques). C'est désagréable à porter surtout qu'il fait chaud mais ces petites bêtes qui volent sans cesse devant les yeux me sont insupportables.

Le début de la journée est assez pénible. La pente est longue et raide et il fait assez chaud jusqu'à ce que j'arrive assez haut en altitude.

Je marche seul maintenant que Rob nous a quittés et je dois avouer que j'apprécie. Je me sens plus libre et n'ai pas à me justifier chaque fois que je fais ceci ou cela. J'aime bien par exemple m'arrêter quand il me plaît pour faire une petite sieste et savourer le calme et les bruits de la nature. Je sens que mon tempérament se rapproche de plus en plus de celui de l'ours. A force de marcher dans les bois, je ne pense plus qu'à satisfaire mes besoins vitaux, manger et dormir. Il est vrai que l'ours a aussi le souci de se reproduire. J'ai au moins cet avantage sur lui, ce n'est plus mon cas.

Quand j'arrive à Gumboot Lake qui était notre objectif, Ron et Mud sont déjà là. Il y a un Campground et Ron a déjà fait la connaissance d'un couple de campeurs. L'homme est comme lui, un ancien flic à la retraite. Ils ont plein de choses à se raconter. Ils nous offrent un verre de vin devant leur gros camping-car. J'aurais préféré un jus de fruits ou un Coca bien frais mais on ne va pas faire la fine bouche. Ça change quand même de l'eau tiède. Il faut donc s'extasier en buvant le vin de Californie un peu tiède à mon goût. Quant à Mud, il m'offre une cigarette de marijuana que je me vois obligé de refuser. Il y a maintenant plus de vingt que j'ai abandonné le tabac avec beaucoup de difficultés, ce n'est pas pour risquer autre chose.

 

Le parcours est visible ici:

 

Bull Lake et le mont Shasta qui s'éloigne.

J'avais l'intention de partir très tôt ce matin, mais finalement ce sont les autres qui m'ont réveillé et j'ai décidé de prendre mon temps. Ron et Mud sont partis ensemble devant. Ils n'ont pourtant pas le même profil (un vieux flic en retraite et un  jeune junky) mais ils ont l'air de bien s'entendre.

Le temps est encore superbe aujourd'hui et le chemin est facile. A part quelques chevreuils, je ne rencontre pas grand monde. Le soir j'arrive vers 17h à Kangaroo Lake. Ron et Mud sont déjà installés. Il n' y a normalement pas de place pour les campeurs comme nous dans ce Campground mais le gardien a accepté que nous campions dans ce petit coin normalement réservé pour le pique nique.

Peu de temps après mon arrivée, une femme vient nous porter une salade de fruits frais et des boissons. En fait, elle avait discuté auparavant avec Ron au bord du lac. Son fils d'une quinzaine d'années avait envie de faire de la rando et avait posé plein de questions à Ron au sujet de notre voyage. Ils avaient donc sympathisé.

Un peu plus tard Ron, toujours lui, avait été négocier auprès de deux jeunes l'achat de quelques boissons fraîches supplémentaires. Pour 5$, il avait eu trois bières et trois sodas.

Ce soir, il fait encore bien jour quand je m'endors. J'aime beaucoup ce moment de la journée bien qu'ici l'endroit soit un peu bruyant.

 

Le parcours est visible ici:

Hier soir, pour arriver au lac, il a fallu quitter le chemin et descendre pas mal. Ce matin, bien sûr, il faut remonter. Après cela, le chemin est assez facile, soit plat, soit descendant. L'étape est courte et me mène au bord d'une route près de laquelle Ron m'attend déjà. Mud nous a abandonnés. Il ne veut pas comme nous faire étape à Etna.

L'attente se fait longue avant que l'on puisse voir une voiture s'arrêter. La route n'est pas très passante. Enfin une camionnette avec des ouvriers s'arrêtent. Ils ne vont pas à Etna mais dans un petit village dans notre direction. Arrivé là, nous attendons encore avant de voir une grosse voiture tirant une énorme caravane s'arrêter. Un couple âgé en descend. Ils ne se sont pas arrêtés pour nous mais pour faire quelques courses à l'épicerie du coin. Ron part discuter avec eux et réussit à les convaincre de nous emmener à Etna. En fait, ils se promènent sans réel but précis et Etna, pourquoi pas? Ron a vraiment un don de persuasion extraordinaire.

Etna est une petite ville bien tranquille, si tranquille qu'elle semble abandonnée. Il y a un hôtel mais il y a juste une chambre de libre. Il y a un mariage qui occupe toutes les autres. On a encore de la chance.

Mon guide mentionne une brasserie qui fabrique de la bière et fait restaurant. On tente, on est déçu. Les plats ne sont vraiment pas copieux. Il faudra trouver mieux.

L'après midi, nous faisons les courses et tentons de faire la lessive mais la laverie n'existe plus. Il y en a une autre mais elle est à trois kilomètres d'ici près d'un Campground. Ron nous sauve encore en réussissant à convaincre l'hôtelier de laver notre linge. Il ajoute auprès de celui-ci qu'il devrait offrir ce service aux randonneurs et qu'il s'attirerait ainsi un peu plus de clientèle.

Le soir, nous sommes plus chanceux dans un autre restaurant ("The Outback"). Il y a là, dans une cour derrière le bâtiment un groupe de gens qui boivent et regardent ou participent à une compétition de "horseshoe". Le jeu consiste à jeter des fers à cheval au plus près d'un piquet. Ce jeux est très populaire ici dans les campagnes. C'est la version américaine de la pétanque.

Je fais la connaissance d'une femme qui parle français et est heureuse d'avoir l'occasion de pratiquer notre langue. Après avoir parlé de choses et d'autres, je lui demande si elle ne connaîtrait pas quelqu'un susceptible de nous reconduire sur le chemin demain matin. Elle va voir...

Elle revient quelque temps après avec un de ses amis qui nous propose de venir nous prendre à l'hôtel demain matin à 6h.

Après l'avoir chaleureusement remerciée, nous allons nous restaurer et cette fois nous avons droit à un énorme "Rib-eye" (steak) que Ron aura d'ailleurs du mal à finir, accompagné d'une salade, de pommes de terre et une fois n'est pas coutume de pain chaud. Un régal!

 

Le parcours est visible ici:

Wayne est venu nous chercher devant l'hôtel comme convenu à 6h avec son gros 4x4 pick-up et vers 6h 15 nous sommes sur le chemin. Après-demain nous devrions être à Seiad Valley ou un autre restaurant nous attend.

La journée a été encore longue mais pas trop fatigante malgré quelques "up and down". Le temps est toujours superbe et il ne fait pas trop chaud.

Entre Etna et Seiad Valley. La région est très boisée et les occasions de voir loin sont rares.

Quand j'arrive à notre objectif, près d'un point d'eau et d'une cabane de rangers qui, bien que fermée, semble abandonnée,  Ron est déjà installé.

La soirée est animée par la visite de nombreux chevreuils qui ne semblent pas effrayés par notre présence. Ils viennent brouter jusqu'à une dizaine de mètres des tentes.

 

Le parcours est visible ici:

Ce matin je pars le premier et ceci est important pour la suite de l'aventure.

Je marche seul toute la journée. Ron a disparu. Vers midi, je m'arrête pour manger et faire la sieste. Il  fait un temps merveilleux, pas d'insectes, il fait bon couché dans l'herbe à l'ombre au bord du chemin. Ron a dû se perdre. Que dois-je faire? Je continue donc mon chemin et vers 17h j'arrive à l'objectif que l'on s'était fixé.

Auprès d'un torrent, il y a un Campground avec des tables, des bancs et des toilettes. Par contre, il n'y a personne. J'ai le choix de l'emplacement. J'en choisi un en vue du chemin qui débouche de la forêt. Comme ça Ron verra ma tente quand il arrivera. Je suis un peu inquiet au sujet de ce qu'il convient de faire. Devrai-je et quand appeler des secours s'il n'arrive pas?

Je fais un brin de toilette dans la rivière, la cuisine, le repas et vers 19h, je m'apprête à me coucher quand je vois arrivé Ron. Il semble exténué et est furieux contre lui-même. Ce matin, peu après être parti, il s'est trompé de chemin et a fait 5 miles (8 km) avant de s'apercevoir qu'il n'était pas sur le bon chemin. De plus, le chemin qu'il avait pris l'avait fait passé par un col très escarpé qu'il lui avait fallu repasser dans l'autre sens.

Enfin, demain, il n'y a plus que moins de 10 km avant Seiad Valley où nous pourrons nous reposer.

 

Le parcours est visible ici:

Aujourd'hui, le PCT suit la route en suivant la Klamath River. A vol d'oiseau, on est très près de Seiad Valley mais il faut faire un grand détour pour passer sur un pont. La route est comme le camping que nous avons quitté, déserte. Soudain au détour du chemin, j'aperçois au loin un animal noir sur la route que je prends d'abord pour une vache. J'en fait la remarque à Ron qui ce matin n'est pas très loquace (il est vexé à propos de son aventure d'hier). "- Look at that!", lui dis-je, "A cow!" dans un parfait anglais. L'animal est à deux ou trois cents mètres de nous et quand il nous aperçoit, fait demi-tour en se dirigeant vers la forêt. Là, nous voyons à son allure qu'en fait, il s'agit d'un gros ours brun. C'est impressionnant.

Tout ce qu'il faut.

Un bon repas entre hikers.

Le coin des hikers.

Le magasin.

A Seiad Valley, il n'y a guère qu'un magasin qui sert à la fois de Post Office, de bar, de restaurant et de camping. Il y a peut-être quelques maisons disséminées dans la nature mais elles sont quasiment invisibles.

Dans le camping, il y a un coin réservé pour les hikers du PCT. Dans un petit enclos sur un lit de paille, nous pouvons planter la tente. Sous un petit hangar, nous avons à notre disposition, une télévision, un frigo, un four à micro-ondes, un barbecue enfin tout le confort moderne. Évidemment, il y a aussi des douches et de quoi laver le linge.

Si on est vraiment très affamé, on peut participer au "Pancake Challenge" qui consiste à manger gratuitement (si on tient le challenge) cinq pancakes d'une livre chacun en moins de 2 heures. Seulement 7 personnes en 18 ans ont réussi.

Le soir il y a beaucoup de hikers qui sont arrivés dont certains que je connais déjà (Kurt et Ginger Snap par exemple).

 

                                            

 

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La dernière mise à jour de ce site date du13/02/10