1 ère semaine du 9 au 15 juillet

 

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Mercredi 9 Juillet 2008 - Hendaye -> Col de Luziniaga

Jeudi 10 Juillet 2008 - Col de Luziniaga -> Elizondo
Vendredi 11 Juillet 2008 - Elizondo -> Les Aldudes
Samedi 12 Juillet 2008 - Les Aldudes -> Béhérobie
Dimanche 13 Juillet 2008 - Béhérobie -> Chalets d'Iraty
Lundi 14 juillet 2008 - Chalets d'Iraty -> Abri d'Ardané
Mardi 15 juillet 2008 - Abri d'Ardané -> Pierre Saint Martin

Paris Montparnasse -> Hendaye

Pendant mon voyage en TGV partant à 7h 15 de la gare Montparnasse et qui doit m'amener à Hendaye à 12h 40, j'ai le temps de réfléchir à ce que j'entreprends. Je me pose beaucoup de questions. La première est de savoir si j'aurai la force et la santé pour accomplir cette grande traversée des Pyrénées. Il y a bien longtemps que je n'ai pas randonné avec plus de 15kg sur le dos. J'ai choisi la liberté, celle-ci a un prix. Il me faudra tous les jours monter et démonter la tente, assurer l'intendance pour la nourriture, la toilette etc... J'ai l'intention d'utiliser au minimum les refuges et hôtels autrement que pour me restaurer.

9 Juillet 2008 - Hendaye -> Col de Luziniaga
 
Mon premier campement.

Il fait très beau au cours de cette première journée mais "ça ne va pas durer" comme dirait ma femme qui est normande...

Le train arrive comme prévu à Hendaye à 12h 40. Je sors de la gare et je mets en marche mon GPS. Là, ça commence mal. N'ayant pas acheté les cartes d'Espagne pour le GPS et étant très près de la frontière, je n'arrive pas à faire apparaître mon trajet sur l'écran. Je dois donc sortir mon guide et tenter de trouver mon chemin pour sortir de la ville. Il fait très chaud et la route monte beaucoup. J'ai peut être été optimiste en envisageant de parcourir la première étape de 7h en partant à 14h. Enfin, j'essaierai de trouver un endroit pour camper. J'ai dans mon sac assez de nourriture pour au moins 2 jours.

Mon sac est lourd, il fait chaud, je m'inquiète de savoir si je pourrai réussir mon projet. Enfin vers 19h je cherche les 4 mètres carrés de terrain plat et horizontal pour planter ma tente et je m'installe sur le bord du chemin. Celui-ci me parait peu passant, je ne devrais pas être dérangé.

C'est une première aussi, la nuit sous la tente. Le matelas est bien mince et mon dos est mis à rude épreuve.

 

10 Juillet 2008 - Col de Luziniaga -> Elizondo
 
 
La Rhune (900m) vue de mon premier camping.
 
J'ai passé une bonne première nuit sous ma tente aidé sans doute par la fatigue. Le temps est toujours au beau fixe et c'est avec optimisme que je pars vers 7h pour ma deuxième étape. Je suis à 2h environ du terme de ma première étape (Le col de Luziniaga).
Cette étape sera finalement assez pénible. Il fait chaud et le sac se fait lourd. Je n'ai plus l'habitude de marcher avec un tel poids sur les épaules. Je m'arrête souvent et au fil de la journée mon moral au beau fixe du matin s'émousse. De plus en Espagne toujours à cause de mes cartes manquantes sur le GPS, je fais deux erreurs d'orientation. C'est vraiment très pénible psychologiquement de devoir revenir en arrière après un gros effort de montée. Enfin, vers 19h je trouve un endroit sympathique pour planter la tente à 1/2 heure environ du terme de ma deuxième étape. Là, il y a une fontaine une belle pelouse et quelques arbres pour faire de l'ombre. Il y a aussi un groupe de quatre jeunes français (3 garçons et une fille) avec lesquels je sympathise. Ils commencent eux aussi la HRP et ils semblent aussi fatigués que moi, ça me rassure un peu quelque part. La vie redevient belle.
 

Mon deuxième camping.

 

 
11 Juillet 2008 - Elizondo -> Les Aldudes
 
 

Les Aldudes.

Ce matin là, je pars vers 7h, sans attendre les jeunes qui vont sans doute tarder à se lever. Je descends vers le bourg d'Elizondo et j'ai bien du mal à trouver mon chemin pour en partir. Les explications du guide ne sont pas claires. Finalement, j'en partirai par une mauvaise route qui m'obligera à marcher un peu plus longtemps. Cela permettra aussi aux jeunes de me rattraper. Maintenant, ils ne sont plus que trois (Ronan, Lucie et Pierre). Je fais donc une bonne partie du chemin avec eux. L'un d'eux (Pierre) est expert pour décoder le langage de Georges Véron (l'auteur du guide de la HRP). Pour lui, tout est clair et il ne tarit pas d'éloges sur le sujet.

Finalement cette étape s'est révélée facile et nous arrivons tous les quatre ensemble au village des Aldudes vers 17h. Nous prenons ensemble une bière au café de la place. Là nous apprenons que nous pourrons camper derrière la station service qui fait aussi supermarché.

Nous sommes très bien accueillis par la gérante du camping, station service, supermarché. Le camping sera gratuit parce que les douches ne fonctionnent pas. Il n'y a que des WC et des lavabos. La clef des WC nous sera confiée pour la nuit car les WC servent aussi pour le stockage des articles du supermarché. La confiance règne d'autant que si nous partions avant 8h, il nous faudrait laisser la clef derrière le pot de fleurs.

Nous nous faisons la réflexion que le pays Basque est peuplé de gens très accueillants. Toujours, nous avons été bien reçus.

Tout va bien donc, nous avons un terrain de camping, de quoi nous réapprovisionner, il n'y a que le temps qui ne soit pas au beau fixe. Les nuages s'amoncellent et durant la nuit, il pleut.

12 Juillet 2008 - Les Aldudes -> Béhérobie

Mes nouveaux amis... entre deux averses.
 
Après avoir pris le petit déjeuner et plié la tente mouillée, je pars un peu avant 8h sous un ciel menaçant. Je laisse mes compagnons sans les avoir vus. Il sont restés terrés dans leurs tentes, je ne les reverrai d'ailleurs plus jamais (s'ils me lisent, j'aimerais bien savoir ce qui leur est arrivé par la suite).
La journée se passe sous la pluie avec quelques éclaircies principalement sur l'Espagne qui semble conserver un ciel bleu.
C'est au cours de cette journée aussi que je rencontre ceux qui seront pendant plusieurs jours mes compagnons de route: Albert et Olivier (voir photo). C'est avec eux que je vivrai ce qui sera une de mes pires journées sur le chemin de la HRP. En effet, ce soir là vers 19h nous marchions encore d'un bon pas (11h après notre départ) sur une route vers Béhérobie qui devait se trouver à une bonne dizaine de kilomètres. Nous étions transis, trempés, le moral dans les godillots quand soudain un miracle se produisit (il est vrai que Lourdes n'est pas loin). Une dame, en voiture avec ses deux enfants s'arrête et nous propose de nous emmener jusqu'au village. Comment refuser bien que ce soit contraire à nos principes? Je remercie encore cette dame pour sa gentillesse.
C'est donc en voiture, toujours trempés malgré le chauffage à fond dans la voiture que nous arrivons devant l'hôtel "Sources de la Nive". Là, malheureusement, il n'y a plus de place mais notre hôtelier téléphone à son collègue qui possède un hôtel à quelques kilomètres de là et nous rassure en nous disant que l'on vient nous chercher. Nous voilà sauvés grâce à l'amabilité de tous ces gens qui ont fait le maximum pour nous rendre la vie plus douce.
Quelques minutes plus tard, une voiture s'arrête et nous emmène à l'hôtel "Larramendy" à Esterencuby. Je pense que ce n'est pas partout que l'on peut avoir un tel accueil. Je dois ajouter qu'en plus, le repas était excellent et tout ça pour un prix raisonnable. C'est donc avec un moral revenu au beau fixe que je me couche après avoir étendu partout dans ma chambre mes affaires à sécher.
13 Juillet 2008 - Béhérobie -> Chalets d'Iraty
 

 

Dans le froid et le vent à la frontière espagnole.

C'est encore sous les nuages que nous sommes partis ce matin, mais ça devrait s'améliorer. Cette étape est longue et comporte un total des montées de plus de 1800 mètres. Toutefois après notre journée d'hier elle nous semblera facile. Nous faisons une halte bières au "Chalet Pédro", ce n'est pas chose commune car peu de fois notre route passe par des villages ou des villes. Une bonne partie de l'étape se fait sur la route. Elle est peu passante mais nous préférons les chemins. On se sent plus en sécurité et surtout plus en contact avec la nature.

Nous arrivons au terme de notre étape "Les chalets d'Iraty"vers 19h. Il s'agit d'un col avec une route et bien sûr des voitures, des arbres, des endroits pour le pique-nique, un hôtel pour randonneur (appelé aussi refuge), un restaurant-épicerie, enfin tout ce qu'il faut (c'est même un peu trop!). Comme on n'a pas le droit d'y planter la tente, nous optons pour le refuge qui nous offre une chambre rien que pour nous trois. Encore une nuit sur un matelas, c'est trop... Mes amis sortent leur nourriture de leurs sacs (le lyophilisé c'est leur truc, ils m'ont promis de m'y faire goûter un jour) et moi, égoïstement je ne peux résister à la tentation de la carte du restaurant.

14 juillet 2008 - Chalets d'Iraty -> Abri d'Ardané

 

Une petite maison au milieu des vaches.

C'était une petite étape sans histoires. Mon corps commence à s'habituer, j'ai moins mal au dos et j'ai maintenant beaucoup de plaisir à marcher. J'ai toutefois beaucoup de mal à suivre mes amis dans les montées. L'un est beaucoup plus jeune, l'autre beaucoup mieux entraîné. Albert est un habitué des exploits sportifs. Il aime se faire mal. Son dernier truc en date c'est le marathon des sables (250km en 6 jours soit un marathon par jour) qu'il a couru au mois de mars. Inutile de dire que je ne fais pas le poids.
Le parcours suit les crêtes sur la frontière espagnole. C'est un chemin herbeux qui monte et qui descend, ponctué de palombières (ces abris pour chasseurs destinés à "observer" le passage des pigeons voyageurs).
Le temps est toujours nuageux mais il ne pleut pas.
L'abri d'Ardané est un abri pour un douzaine de personnes. Un autre groupe de randonneurs est déjà là. Je préfère la quiétude de ma tente parmi les vaches (et les bouses). Les vaches sont un peu bruyantes (à cause des cloches) mais dès que la nuit tombe, elles se couchent et le silence revient. Elles, au moins ne ronflent pas.
 
Au petit matin, à côté de ma tente, le réveil des vaches.
 
15 juillet 2008 - Abri d'Ardané -> Pierre Saint Martin
 
Le beau temps est revenu
 
C'est encore dans la première partie de l'étape une suite de crêtes avec des pâturages, des vaches, des bouses, des pentes qui montent et d'autres qui descendent. La vie est belle, il fait beau. Ensuite, c'est la route presque jusqu'à l'arrivée. C'est un peu monotone mais moins fatiguant pour les jambes.
Nous commençons à rencontrer des paysages karstiques. Il s'agit de roches blanches très dures qui se dissolvent dans l'eau. Ce sont ces roches qui forment dans les grottes les fameuses stalactites (qui tombent) et stalagmites (qui montent). C'est aussi bien sûr la région des grottes et des gouffres bien connus comme celui célèbre de la Pierre Saint Martin.
Vers 13h nous nous arrêtons près du superbe refuge Belagua (fermé, abandonné) pour une petite sieste.

Près du refuge Belagua.

Le refuge "Jeandel" domine la station de skis de la Pierre Saint Martin. C'est dire que d'un côté c'est pas terrible. J'enrage de voir à quel point on défigure la montagne pour implanter des immeubles qui servent 4 mois de l'année, des canons à neige qui sont une aberration à une époque ou on prend conscience que l'on va manquer d'énergie et pour aligner des câbles de remonte-pentes, tire-fesses et autres (faut faire du sport mais pas trop se fatiguer quand même..).
C'est tout de même dans un de ces grands immeubles déserts qu'après avoir parcouru un dédale de couloirs interminables et d'escaliers vides que l'on découvre le supermarché pour faire nos provisions.
Le refuge me permettra de me restaurer copieusement. J'aime bien manger dans les refuges parce que la cuisine est généralement simple et copieuse. De plus on apporte un plat pour toute la table. Comme il y a toujours des randonneurs peu affamés ou au régime (les femmes généralement) avec un peu de chance il y a du rab (à moins de tomber avec un autre morfal voire deux à la même table, ça m'est arrivé). A la fin du repas on nous propose café, pousse-café, thé etc... et la tisane de mémé qui est une spécialité du refuge.
Encore une fois nous plantons les tentes à proximité du refuge
 
A côté du refuge "Jeandel"

Une station de sports d'hiver en été

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