6 ème semaine du 13 au 19 aôut

 

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Mercredi 13 août - Eyne -> Refuge d'Ull de Ter

Jeudi 14 août - Refuge d'Ull de Ter -> Refuge de Mariailles
Vendredi 15 août - Refuge de Mariailles -> Gîte de Batère
Samedi 16 août - Gîte de Batère -> Amélie les Bains
Dimanche 17 août - Amélie les Bains -> Las Illas
Lundi 18 août - Las Illas -> Col de l'Ouillat
Mardi 19 août - Col de l'Ouillat -> Banyuls

Mercredi 13 août 2008 - Eyne -> Refuge d'Ull de Ter

Montée au col de Nuria.    

            Troupeau d'izards.

Cette journée est sous le signe du vent, du froid et des nuages. La nuit a été calme avec quelques coups de vent passagers. Quand je me lève vers 6h 30, il ne fait pas chaud et les nuages courent rapidement dans le ciel. Après un petit déjeuner composé d'une demi baguette, d'un demi fromage de chèvre, d'un litre de lait chocolaté et d'une orange, je pars faire l'ascension du col de Nuria. Il fait froid et le vent est de plus en plus fort. Quelques coins de ciel bleu apparaissent de temps en temps. Des troupeaux d'izards s'enfuient à mon approche. Au col, le vent est terrible et les nuages en passant me plongent dans un épais brouillard. Je sais maintenant que je dois suivre la crête. Grâce au GPS, je réussis à suivre le chemin relativement bien tracé par endroits mais disparaissant à d'autres. Au sommet du pic d'Eina, je continue de suivre le chemin et oublie de regarder le GPS. Erreur! Je m'en aperçois un peu plus tard. La crête s'est séparée en deux et je n'ai pas suivi la bonne. Je fais donc demi tour, mais revenu là où j'ai fait l'erreur, j'ai bien du mal à retrouver mon chemin dans l'épais brouillard. J'aurai ainsi perdu une bonne heure. Ensuite, il me faut souvent contrôler ma direction.

Le chemin suit la crête entre la France et l'Espagne.

La suite de l'étape se déroule sans incident mais comme le chemin suit la crête entre la France et l'Espagne, je subis les rafales de vent. Le sentier descend ensuite dans la prairie (avec des vaches espagnoles) vers le refuge d'Ull de Ter où j'arrive avant 14h.

Vache espagnole (poils aux oreilles).

Dans ce refuge, il n'y a que moi qui parle français. Je réussis quand même à faire comprendre que je veux manger ce soir et demain matin et dormir sous ma tente. La jeune fille du refuge m'explique avec quelques mots de français et des gestes que l'on ne doit pas me voir du refuge, mais ça, je le savais déjà. Ce que j'aurais aimé savoir c'est pourquoi?

Je mange avec un groupe de français sympa, mais ce soir, il n'y a pas de rab. C'est chacun son assiette. Pas moyen de tricher. Si je refais cette rando un jour, j'éviterai ce refuge. L'accueil est désagréable et on a faim.

Maintenant, il ne me reste qu'à espérer que le temps s'améliore. Il me reste 2 étapes de haute montagne et après ce sera le début de la descente vers la mer.

Jeudi 14 août 2008 - Refuge d'Ull de Ter -> Refuge de Mariailles

Cette journée commence mal. Je mets le nez dehors vers 6h 15. J'ai demandé le petit déjeuner pour 7h. Le ciel nuageux est très bas. Je plie ma tente et il commence à tomber des gouttes. J'arrive au refuge, il est 7h. Tout est fermé. Je patiente jusqu'à 7h 30. On fini par m'ouvrir et je ne pars qu'à 8h 15 après un petit déjeuner frugal sous une petite pluie et dans le brouillard.

Toute la matinée passe comme ça, petite pluie, brouillard intermittent et vent fort parfois.

 Entre Ull de Ter et Mariailles.

Aujourd'hui encore le GPS m'aide beaucoup. L'étape est qualifiée sur mon guide (je cite) de "parcours très délicat par temps de brouillard". J'ai donc lors de la préparation mis beaucoup de points de passage. Comme je suis principalement en France, j'ai la carte dans le GPS. Il n'y a qu'à suivre le tracé. C'est vraiment beaucoup plus pratique que de devoir sortir la carte et la boussole dans le vent et sous la pluie. L'appareil  est étanche et tiens dans la main.

Vers midi, le temps s'améliore un peu et le soleil fait quelques apparitions. Vers 13h, je pose la veste imperméable et je mets le bob. Finalement, j'atteins le refuge de Mariailles vers 15h 30, ça aura été une étape assez facile.

Je fais une petite lessive, bois un Coca, plante la tente, écris mon journal, prends une douche (à 3€).

Le repas du soir est correct: velouté de légumes, dinde OU veau (j'ai réussi à avoir les deux) riz et gâteau maison. Je vais ensuite me coucher. Il y a un autre campeur (un anglais) qui s'est installé près de moi, nous bavardons un peu. Il fait le GR10.

Demain est une longue étape de 10h qui passe par le Canigou mais le temps semble être revenu au beau.

A l'ouest comme à l'est, il est 20h 30 et il fait beau.

Vendredi 15 août 2008- Refuge de Mariailles -> Gîte de Batère

Aujourd'hui, c'est la dernière étape de montagne. Le temps s'est gâté pendant la nuit et il y a une légère pluie, un froid vif et un vent glacial. Je mets ma veste imperméable et je pars vers 7h 15. Je suis un peu inquiet, ma route doit passer par le sommet du Canigou à près de 2800m. De là, je devrais voir, si temps est clair, le terme de mon voyage, à savoir, la mer.

Dernier regard vers le refuge de Mariailles.

Le chemin monte doucement dans la forêt. Vers 2000m, la petite pluie se transforme en petite neige. Je lève la tête et je m'aperçois que sur la montagne, en dessous de la couche de nuages, les pentes commencent à blanchir sous la neige.

La neige commence à blanchir les sommets.

Je continue à monter. Le chemin est facile. Je suis rattrapé par trois types (deux jeunes et un plus âgé) en short, petit sac sur le dos et tennis aux pieds qui montent presque en courant. Au fur et à mesure de l'altitude, le froid et le vent augmentent. J'atteins bientôt les nuages et le brouillard m'enveloppe. Je passe à côté d'une cabane dans laquelle il semble y avoir du monde (j'aperçois un sac à dos qui bouche l'espace sous la porte à l'intérieur). Je croise aussi les trois gars en short qui redescendent. Ils semblent frigorifiés.

Bientôt, le sol est recouvert d'une fine couche de neige ou plutôt de givre. Le vent est très violent. Je n'ai pas trop froid, je porte seulement un maillot sous ma veste en Gortex. Je sais qu'il est préférable d'avoir un peu froid car il est essentiel de ne pas se mouiller de sueur sinon, quand on s'arrête on peut se refroidir beaucoup et très rapidement.

Je dois m'arrêter plus loin pour mettre mes gants. C'est une opération qui s'avère très difficile. J'ai trop attendu et j'ai les mains tellement enquilosées que j'ai beaucoup de mal à les enfiler. Il y a d'autres fous comme moi qui montent. Vers la fin de l'ascension il faut escalader dans les rochers. Cela ressemble à un grand escalier. Je craignais que ce soit trop glissant mais il n'en est rien. Il y a de bonnes prises pour les mains et les pieds. Je suis parfois quand même un peu déséquilibré par le poids du sac et le vent qui souffle très fort en rafales.

Enfin, j'arrive au sommet. Il y a beaucoup plus de monde que je ne m'y attendais. Ce sont des formes que je croise dans le brouillard, voûtées sous les rafales de vent et de neige. C'est un spectacle assez curieux.

Je ne m'attarde pas. De toute façon, il n'y a rien à voir. Normalement je devrais voir la mer, mais je ne peux qu'en rêver. Je descends sur un chemin assez facile et je croise des gens qui montent. J'en ai vu en short. Quelle folie!

Quand j'arrive vers 2300m, le chemin change de vallée et je me trouve à l'abri du vent et le soleil est revenu.

Vue sur la mer.

Il m'aura fallu à peine une heure pour passer de l'hiver à l'été. Je m'arrête pour me restaurer, enlever la veste et le gants et remettre le bob. Le reste de l'étape est long mais sous le soleil.

J'arrive au gîte de Batère vers 17h 30. L'accueil est sympathique. Le couple qui tient le gîte, style soixanthuitard, tutoie tout le monde et a son franc parlé. C'est tout de même mieux que l'accueil que j'ai eu au refuge d'Ull de Ter.

Je plante ma tente sur une espèce de parking en herbe à une centaine de mètres du refuge. Ici, ce n'est plus l'ambiance montagne. Il y a des gens attablés buvant du Ricard et jouant à la belote où quelque chose comme ça.

Pendant le repas, il y a aussi deux jeunes garçons qui ont fait le même trajet que moi aujourd'hui. Ce sont eux qui étaient dans la cabane à côté de laquelle je suis passé. On peut parler montagne. Le problème, c'est qu'ils ont aussi un gros appétit et il faut partager les restes. Heureusement, c'est assez copieux mais à la fin, il n'y a plus de restes. Le menu c'était, salade de crudités, steak pommes de terre et légumes, gâteau aux poires maison.

Samedi 16 août 2008 - Gîte de Batère -> Amélie les Bains

Cette étape est très courte. Elle est donnée pour 4h 30. Je pars tout de même de bon matin, 7h 30 en espérant arriver avant midi.

De bonne heure, vers l'est, en direction de la mer.

A peine parti, je croise sur mon chemin un visage connu. C'est l'Anglais qui avait planté sa tente près de la mienne au refuge de Mariailles. Le hasard fait que lui suivant le GR10 et moi la HRP, nos chemins qui mènent au même endroit se croisent. Je lui suggère de me suivre, ce qu'il accepte chaleureusement. Ainsi, nous faisons route ensemble. Au début, j'ai un peu de mal à le comprendre. Son accent est très différent de celui de Bernie auquel je m'étais habitué. Il s'appelle Bob, est provisoirement au chômage et en profite pour randonner. Il parle beaucoup, est passionné d'histoire et de football. Sa compagnie est agréable, le chemin aussi. Il fait beau et nous sommes presque toujours à l'ombre dans la forêt.

Un peu avant Amélie les Bains, le chemin descend dans une forêt de chênes liège. Nous sommes soudain alertés par un grand bruit de feuilles et nous voyons un groupe de sangliers traverser en courant notre chemin. Bob a aussitôt le réflexe de sortir son appareil photo et il réussit à saisir les deux derniers sangliers du troupeaux. Combien étaient-ils, 5, 10, difficile à dire, tout ceci s'est passé très vite.

Sangliers dans la forêt.

A Amélie les Bains, nous allons à l'Office du Tourisme, pour trouver un camping. Bien nous en a pris, le camping municipal est complet, nous réservons la dernière place au camping d'Arles sur Tech, à un petit kilomètre de là, sinon, le troisième terrain est à sept kilomètres.

Le camping "Le Vallespir" est un camping 3 étoiles et nous nous installons sur un grand emplacement d'au moins 100 mètres carrés avec nos deux petites tentes. C'est luxe mais ça n'empêche pas le bruit. Il me faut mettre les boules QUIES cette nuit-là, le silence n'est demandé aux campeurs que de 23h à 7h. On est un peu décalé, à 23h, je dors depuis longtemps et à 7h, je suis parti. A part ce petit problème l'accueil y est fort agréable. Il y a tout le confort auquel nous ne sommes plus habitués, douches chaudes, bac pour laver le linge avec eau froide et chaude, WC propres etc...

Dimanche 17 août 2008 - Amélie les Bains -> Las Illas

En direction de la mer.

C'est encore une petite étape aujourd'hui. La chaleur est revenue, mais on pouvait s'attendre à pire surtout que le chemin passe presque tout le temps dans la forêt. Sans nous fatiguer, nous arrivons à Las Illas vers 16h. C'est un petit village au fond d'une vallée. Nous nous arrêtons à l'Hostal dels Trabucayres. C'est un petit hôtel-restaurant réputé pour ses repas gastronomiques. On peut camper sur le terrain à côté qui sert aussi de parking.

Nous mangeons donc tous les deux au restaurant. C'est effectivement délicieux et pas cher. Pour 14,50€ nous avons un plat de charcuterie, du gigot d'agneau frites, un dessert (clafoutis pour moi) et 1/4 de vin. Le tout est excellent, d'ailleurs, il y a beaucoup de monde. J'apprendrai plus tard que ce restaurant a une fourchette au Michelin.

Lundi 18 août 2008 - Las Illas -> Col de l'Ouillat

Décidément cette fin de randonnée paraît bien paisible à côté de ce que j'ai vécu pendant les semaines passées. Fini, la neige, les rochers, le froid, la pluie, le vent. C'est encore le plus souvent de large pistes à l'ombre, pas de vent, chaleur modérée.

Vers le col du Perthus.

Notre route passe par le col du Perthus. Cet endroit ressemble beaucoup à ce que j'ai vu en Andorre. Ici, c'est tout une rue commerçante qui grouille de monde. Un côté est espagnol, l'autre français. Nous y voyons les mêmes touristes transportant caisses de Ricard et cartouches de cigarettes. Je prends un repas au restaurant "Chez Grand Mère", recommandé par mon guide. Pendant ce temps Bob est parti acheter de la colle néoprène pour réparer sa chaussure. Ce n'est pas bien l'endroit pour acheter ce genre d'article mais il revient bientôt avec sa colle.

L'après-midi commence par une montée sur la route un peu à l'ombre. Ensuite, un sentier s'élève dans les bois jusqu'à 940m. C'est un peu pénible à cause de la chaleur et des mouches qui nous harcèlent; mais c'est pour ainsi dire la dernière côte. Demain on descend à l'altitude zéro.

On arrive au col vers 15h 45. Le refuge est très agréable avec une terrasse et une vue imprenable sur le massif du Canigou.

Après quelques bières prises en compagnie d'autres randonneurs qui font le GR10, nous plantons nos tentes sous les pins à proximité du refuge. Je réserve mon repas du soir et le petit déjeuner.

Un orage semble se former au-dessus du Canigou et le vent s'est un peu levé. Espérons ne pas avoir de pluie pour le dernier jour.

Mardi 19 août 2008 - Col de l'Ouillat -> Banyuls

Lever de soleil sur le Canigou, vu de la terrasse du col de l'Ouillat

Nous partons Bob et moi après un bon petit déjeuner pour notre dernière étape. Au départ, nous montons dans une forêt de pins, le chemin est très agréable et la température est douce. Toute la matinée se passe en suivant les crêtes. Nous mangeons un frugal repas à un détour du sentier, puis, c'est la longue descente vers Banyuls, interminable, fatigante pour les genoux.

Descente vers Banyuls.


Finalement, nous arrivons au camping municipal "La Pinède" à côté du supermarché "Champion". Encore une fois, nous avons de la chance et obtenons la dernière place libre. A peine installé, je vais à la gare acheter mon billet de retour (93€, c'est beaucoup plus cher qu'à l'aller ou un billet idTGV en première classe m'avait coûté 39€). Là encore, j'ai droit à la dernière place.

Après la douche et les courses pour le petit déjeuner, nous allons visiter la ville et prendre un dernier repas ensemble au restaurant.

Vous avez deviné, c'est la plage de Banyuls.

 

ÉPILOGUE:

Au terme de ce périple de 6 semaines, la période de transition passe comme un éclair: Le retour en TGV est un vrai bonheur sur un fauteuil moelleux, confort que j'avais oublié. Un petit séjour dans le métro, est aussi un vrai changement. Quel contraste avec les grands espaces et l'air des montagnes! Je réussi même à susciter la curiosité dans ce lieu où personne ne voit personne. Là, encore une fois, je me sens un peu hors sujet. Dans le métro, on voit de tout, mais un type avec un sac à dos surmonté d'un matelas roulé et portant des chaussures de montagne, on ne voit quand même pas ça tous les jours.

Il me faut plusieurs semaines pour reprendre ma vie d'avant, surtout sur le plan alimentaire. J'ai toujours faim, et tant que je n'ai pas eu repris mon poids antérieur, je dévore... J'occupe aussi de longues heures à rédiger mes mémoires (sous vos yeux) et à me remémorer tous ces bons moments passés dans les montagnes. Il est temps aussi que je me plonge dans la préparation de mon prochain voyage: OBJECTIF P.C.T. 2009

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