3 ème semaine du 23 au 29 juillet

 

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Mercredi 23 juillet - Gavarnie -> Refuge des Espuguettes

Jeudi 24 juillet - Refuge des Espuguettes -> Héas
Vendredi 25 juillet - Héas -> Parzan
Samedi 26 juillet - Parzan -> Viados
Dimanche 27 juillet - Viados -> Refuge de la Soula
Lundi 28 juillet- Refuge de la Soula -> Refuge du Portillon
Mardi 29 juillet - Refuge du Portillon -> Refuge de la Renclusa
 
23 juillet 2008 - Gavarnie -> Refuge des Espuguettes
 
Le matin avant 7h... Les touristes ne sont pas encore là.
 
Je suis debout de bonne heure. J'ai des grands projets, de lessive d'abord puis de restauration. Avec tous ces pique-niques et repas en refuge, je manque cruellement de fruits et de laitage. Il me faut pallier à tout ça. J'assiste aussi au réveil du village de Gavarnie. C'est un curieux village de quelques 160 habitants qui ne semble vivre que de son activité touristique. J'y suis allé pour la première fois il y a plus de 50 ans et depuis il semble que rien n'a changé. Ce que je vois correspond exactement au souvenir que j'en ai. Pendant la journée c'est un défilé ininterrompu de chevaux d'ânes et de touristes, les uns sur les autres, parcourant inlassablement le chemin qui mène du village au cirque.
J'assiste donc à la mise en place des équidés avant l'arrivée des cars venant de Lourdes. Dès la barrière de leur pré ouverte, ils courent tous librement dans la rue principale pour se rassembler sur la place du village.
 
Vers midi nous mangeons à la terrasse du camping et décidons de nous avancer un peu sur la prochaine étape. Il semble que nous ne soyons plus habitués à être entourés de tous ces gens qui s'agitent avec leurs véhicules à moteur. Nous avons soif de nature et de calme.
 
Nous partons vers 13h 30. Il fait encore très chaud et nous devons passer de moins de 1400 mètres à plus de 2000 mètres. Il nous faut 2 heures pour atteindre le refuge.
 
 Olivier a trouvé un ami devant le refuge...
 
 
 
24 juillet 2008 - Refuge des Espuguettes -> Héas
 
La nuit a été un peu orageuse mais rien de méchant et je pars devant sous un soleil radieux vers 7h. Je n'arrive pas à faire la grasse matinée sous la tente. Dès que je suis réveillé, j'ai envie de partir. Je pourrais aujourd'hui car l'étape est courte puisque nous l'avons commencée hier.

Le lac des Gloriettes.
 
Vers 11h nous atteignons le lac des Gloriettes et à 13h nous arrivons au terme de notre étape à Héas. Là nous entrons dans le premier camping tenu par un couple de gens âgés. Le camping n'a pas de tarif sauf pour les douches. On donne ce que l'on veut, mais si on ne donne pas assez, on est traité de pauvre... Enfin ça nous permet de nous laver et de faire un peu de lessive.
On a vite fait le tour du village, un camping, une église, un restaurant et quelques maisons. L'après-midi est un peu long, c'est le problème quand on arrive trop tôt.
Vers le soir, le brouillard monte la vallée. On est encore un peu inquiets pour le lendemain surtout que l'étape sera longue.
 

Le cirque de Troumouse vu du village d'Héas.

25 juillet 2008 - Héas -> Parzan

En quittant Héas à la pointe du jour.
 
La journée commence vers 7h 45 par une grande montée. Nous passons de moins de 1500m à plus de 2600m au niveau de la hourquette de Héas (une hourquette est un col en langage gascon) que nous atteignons vers 10h 30.
 
 
Vue de la hourquette de Héas.
 
Ensuite le chemin redescend et vers 12h 30 nous arrivons au refuge de Barroude près des lacs du même nom.

 
Le refuge de Barroude.
 
Puis c'est la montée au col de Barroude (2534m) pour passer la frontière espagnole.

Les lacs et le refuge de Barroude vus du col du même nom.
 
 
Albert à l'arrivée au col de Barroude.
 

Le cirque de Barroude (Barrosa en espagnol).

C'est maintenant une descente dans la vallée de Barrosa avant d'atteindre la route qui nous mène à Parzan.

Nous n'avons pas de bons souvenirs de Parzan. Nous sommes d'abord accueillis dans le bar par une jeune serveuse acariâtre. Ensuite, cherchant un endroit ou dormir nous nous faisons jeter d'un immeuble où nous étions sensés trouver des chambres d'hôtes. Il semblerait que nous n'ayons pas respecté le protocole pour entrer. Tous les hôtels sont complets et il n'y a pas de camping.

Après avoir fait quelques courses nous reprenons la route en sens inverse à la recherche d'un endroit pour planter nos tentes. C'est dans des fourrés à quelques centaines de mètres du hameau que nous trouvons une place. A part les mouches c'est parfait.

Ma tente dans les fourrés.

26 juillet 2008 - Parzan -> Viados

La vallée de Urdizeto.

Après avoir repris en montant la route que nous avons descendue hier sur 1km environ, nous empruntons une route en terre (une de celles qu'affectionnent les 4x4) et qui nous mène par la vallée de Urdizeto au "Paso de los Caballos" (col à 2300m). Rien de bien palpitant jusque là! Ensuite un chemin redescend souvent sous les arbres jusqu'au fond d'une vallée perdue au village de Viados. Ici, il n'y a qu'un parking, un centre de vacances pour enfants et un camping, pas de commerces. Le camping est très bien et il offre des repas.

Notre campement.

Le soir je mange au restaurant du camping. Le repas est excellent et copieux. J'ai été mis à une table avec le seul autre français, les autres sont tous espagnols. Il est hydro-géologue et travaille pour la ville de Paris. Nous avons beaucoup parlé, surtout de son travail et d'écologie. C'était très intéressant et nous avons beaucoup d'idées communes.

27 juillet 2008 - Viados -> Refuge de la Soula

Les prairies parcemées d'iris sauvages.

 

Aujourd'hui c'est simple, le matin on monte (départ 1500m, arrivée 2700m) et l'après-midi on descend (arrivée 1700m). Le temps est beau et le chemin est facile. La montée s'effectue d'abord dans des prairies inondées d'iris sauvages.

Vers 11h 30, on arrive au port d'Aygues Tortes qui est un col sur la frontière espagnole et on retourne en France.

Vue du col d'Aygues Tortes vers la France.

Un peu après 15h, nous arrivons au refuge de la Soula qui se trouve près d'une centrale électrique. C'est là que nous buvons ensemble une dernière bière avant de nous séparer. En effet mes amis me quittent. Ils n'ont pas la chance comme moi de pouvoir disposer de six semaines pour pouvoir faire tout le parcours.

Un dernier verre...

Je les accompagne ensuite un bout de chemin vers le parking sur lequel on les attend. J'ai espoir de pouvoir en me rapprochant de "la civilisation" téléphoner avec mon portable. Dans les montagnes, il est bien rare de pouvoir utiliser le téléphone. C'est pas plus mal, on ne peut pas être dérangés, on vit à l'ancienne.

Après près de trois semaines avec mes compagnons me revoilà seul. J'aimais bien leur compagnie mais être seul c'est pas mal non plus, on se sent plus libre, plus responsable aussi, on est seul pour prendre les décisions et si ça ne va pas, on ne peut pas accuser les autres.

Je retourne au refuge, plante la tente, prends une douche puis un bon repas et au lit... Le moral est au beau fixe.

28 juillet 2008- Refuge de la Soula -> Refuge du Portillon

En quittant le refuge de la Soula.

Vers 7h 15, je pars. Cette étape est assez délicate, en haute montagne. Je m'aperçois qu'étant seul, je suis beaucoup plus attentif, non seulement pour l'orientation mais aussi à chaque pas. Il est bien évident que je n'ai pas droit à l'erreur. Il arrive souvent que dans ces étapes en altitude, on passe des journées entières sans rencontrer personne. Je trouve cela assez excitant et finalement je pense que l'on donne souvent comme conseil de ne jamais partir seul en montagne, mais qu'en fait si l'on est conscient des dangers on est aussi beaucoup plus prudent quand on est seul. C'est vrai en ce qui me concerne.
Mon chemin doit me mener au col des Gourgs Blancs à près de 2900m, soit 1200m de montée. Vers 9h, j'atteins le lac de Caillauas (2160m).

Le lac de Caillauas

Puis le lac des Iclots...

Lac des Iclots avec son île.

 

Ensuite, c'est la neige. J'arrive en vue du col des Gourgs Blancs. On dirait que le temps se couvre un peu.

Col des Gourgs Blancs (2877m).
 
 
On a alors une vue plongeante sur le lac Glacé.

Lac Glacé.

C'est ensuite le col du Pluviomètre.

Col du Pluviomètre.

Enfin, je descends vers le lac du Portillon auprès duquel est situé le refuge du même nom. Le vent s'est levé et j'ai bien du mal à amarrer ma tente plus que la planter car le sol est très caillouteux. Ensuite, le repas pour une fois n'est pas terrible, en plus, à table, je suis coincé entre un groupe d'espagnols et deux belges (un Wallon et un Flamand) qui parlent Flamand.

La nuit est un peu agitée. Le vent souffle en rafales et une pluie d'orage s'abat pendant plus d'une heure. Encore une fois, je suis inquiet pour le lendemain. Je dois passer le col de Literola à près de 3000m.

Camping près du lac du Portillon.

Lac du Portillon et au fond, le col de Literola.

29 juillet 2008 - Refuge du Portillon -> Refuge de la Renclusa

 

En partant vers le col de Literola...

 
Malgré l'orage de cette nuit, ma tente a bien résisté, pas une goutte d'eau à l'intérieur. Par contre, je suis assez inquiet pour la journée à venir. En regardant le col, je vois les nuages poussés par le vent traverser à toute allure. Par moment, le temps est clair et l'instant d'après on ne distingue plus la montagne. Autre question: Quelle température fait-il là-haut? Ici il ne fait pas trop froid mais en montagne selon le degré d'humidité, on perd entre 0,6° et 0,7° tous les 100m. S'il gèle là-haut, je devrai attendre le dégel ou redescendre. En effet, mon guide indique que la descente de l'autre côté est assez raide. Hors, je n'ai pas de crampons.
Bon, on verra bien! De toute façon, je n'ai rien d'autre à faire.
Après avoir pris le petit déjeuner au refuge et interrogé le gardien (qui reste très évasif), vers 8h, je traverse le barrage et commence mon ascension. Au fur et à mesure que je monte, les rafales de vent sont de plus en plus violentes et m'obligent à monter presque à quatre pattes. En approchant du col, je suis de plus en plus souvent enveloppé de brouillard mais entre deux nuages, parfois, le soleil se montre.
Vers 9h 30, j'arrive au col. J'ai du mal à voir au delà de 10m, mais la neige n'est pas gelée, il fait plutôt doux. J'attends donc une éclaircie qui heureusement ne se fait pas trop attendre. La pente est assez raide. J'ai mis mes gants et mon piolet et je me lance dans la descente. En ce qui concerne les nuages, le scénario est le même qu'à la montée avec le vent en moins. Tout va bien, il y a des traces fraîches, je les suis mais vers la fin de la descente, les traces se perdent et je suis dans le brouillard. Mon GPS ne m'est pas d'une grande aide car je suis en Espagne et je n'ai pas la carte espagnole. Je vois simplement la direction du prochain point de passage que j'ai programmé, qui est assez loin. Au bout d'un moment, je m'aperçois que je fais fausse route et je reviens sur mes pas. Il me faut ensuite attendre une nouvelle éclaircie pour continuer.

De l'autre côté du col.
 
Les nuages se dispersent bientôt et je peux voir les montagnes qui m'entourent. Je finis par me repérer et je peux reprendre le bon chemin.
Ma route passe par une crête où je rencontre un autre randonneur solitaire. J'engage la conversation. Il est Ecossais. Il fait lui aussi la HRP (version anglaise, car il a un guide anglais dont la route diffère quelques peu du guide de Georges Véron que j'utilise). Nous décidons de faire route ensemble. Je suis heureux de cette rencontre. Je vais pouvoir pratiquer l'anglais (il parle très peu français), ce qui va m'aider pour mon projet de l'année prochaine. Il est très sympathique.
Au bout de quelques minutes, il se présente: "Bernie". J'en fais de même sans oublier le sempiternel "Nice to meet you!".
La descente est maintenant facile. Il n'y a plus de brouillard et vers 13h, nous arrivons à l'Hospital de Benasque. C'est une belle auberge où nous décidons d'arroser la moitié de notre randonnée. Nous venons en effet de dépasser la moitié de la 21ème étape sur 41. Évidemment, en plus des bières on commande assiettes de crudités et pizzas...
Certains m'ont dit que dans mon récit, je parle souvent de manger. Je dois avouer que la nourriture est un de mes soucis principaux. Les points de ravitaillements sont rares. Si on veut emporter de la nourriture, il faut additionner les kilos dans le sac. Autrement, c'est le restaurant ou le refuge et ça c'est souvent une seule fois par jour. Il est rare comme aujourd'hui de trouver un lieu de restauration en milieu de journée. Le résultat, en ce qui me concerne, est un état de faim permanent. Il faut quand même savoir qu'il faudrait entre 3000 et 4000 calories par jour en randonnée et que 100g de pâtes sèches n'apportent que 350 calories. En faisant mes comptes, il faudrait que je "bouffe" 1kg de pâtes par jour.

En vue de l'hospîtal de Benasque.

Cette petite parenthèse fermée, nous continuons notre route relativement repus. J'ai pu également entrer en contact téléphonique avec la famille. Tout va bien.

Nous arrivons au refuge de Renclusa vers 19h.

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