4 ème semaine du 30 juillet au 5 aôut

 

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Mercredi 30 juillet - Refuge de Renclusa -> Hospitau de Vielha
Jeudi 31 juillet - Hospitau de Vielha -> Refuge de Restanca
Vendredi 1er août - Refuge de Restanca -> Salardu
Samedi 2 août - Repos à Salardu
Dimanche 3 août - Salardu -> Alos de Isil
Lundi 4 août - Alos de Isil -> Abri Enric Pujol
Mardi 5 août - Abri Enric Pujol -> Refuge de Certascan

30 juillet 2008 - Refuge de Renclusa -> Hospitau de Vielha

Notre campement, ma tente et celle de Bernie.
S'il y a eu un jour où tout allait mal, c'est celui-là. D'abord c'est le petit déjeuner: pas de bols, seulement des petites tasses, pas moyen de tremper la tartine, le café est froid, il n'y a pas de confiture... Je dois en oublier. Ensuite, en partant j'oublie mon chapeau sur la table du refuge. Ça, c'est le début...
 
En quittant le refuge...
Nous partons vers 8h, il fait beau. La montée vers le col se passe facilement.

La montée vers le col.

Nous arrivons vers 13h à ce que nous croyons être le col de Mulleres. Je n'ai mis dans le GPS que les coordonnées du refuge par lequel on doit passer. La description des lieux a l'air de correspondre à ce qui est décrit dans le guide. Nous cherchons un chemin pour descendre. Avec difficultés, nous désescaladons le col et poursuivons notre chemin. La direction de la vallée ne correspond pas à la direction du refuge sur le GPS. Je commence à avoir des doutes. Ensuite, nous devrions atteindre un lac. Pas de lac. Il n'y a aucune trace de chemin et nous devons trouver un moyen de descendre au fond de la vallée. Enfin, après maintes tentatives plus ou moins périlleuses, nous réussissons à descendre. Nous faisons halte et j'explique mes doutes à Bernie. Nous sortons sa carte et faisons le point avec le GPS pour trouver sur la carte le point exact de notre position. C'est un peu compliqué mais très précis. "We are in the wrong valley". Nous savons exactement où nous sommes, mais il n'est pas question de revenir en arrière. Nous n'arriverons jamais à repasser le col dans l'autre sens.
L'endroit où nous nous trouvons est très sauvage. Il y a beaucoup d'eau, des ruisseaux courent dans tous les sens au milieu de hautes herbes. Par moment les ruisseaux disparaissent sous terre pour réapparaître un peu plus loin. Il y a aussi d'énormes rochers qu'il faut escalader. Par moment un vague sentier semble se dessiner puis se perd dans la végétation. Bernie marche vite avec ses bâtons de marche. J'ai une ampoule au pied gauche qui me fait souffrir depuis quelques jours. J'ai du mal à le suivre.
Plus nous descendons dans la vallée plus les cours d'eau sont larges et leur traversée devient périlleuse. A tel point qu'à un moment voulant sauter d'un rocher à l'autre pour passer sur l'autre rive, le rocher qui est censé me recevoir bascule et je me retrouve dans l'eau jusqu'à la taille. Elle n'est pas froide et très claire. Je ressors rapidement. Mon appareil photo qui était dans ma poche ne fonctionne plus et je suis trempé.
Nous continuons notre chemin jusqu'à ce que nous trouvions un endroit pour camper. Il y a là une table et des bancs, l'endroit est agréable et nous montons la tente. Bernie me fait partager son repas car je n'ai rien à manger. Il est végétarien et se nourri de lyophilisé. Le repas est frugal pour n'employer que ce qualificatif.
 

Ce n'est pas le col de Mulleres...

Jeudi 31 juillet 2008 - Hospitau de Vielha -> Refuge de Restanca

"The wrong Valley" (La vallée de Salenques).

Ce matin tout semble aller beaucoup mieux. Le temps est superbe. Mon appareil photo qui a séché s'est remis à fonctionner. Le petit déjeuner n'a pas été terrible mais nous en prendrons un autre tout à l'heure quand nous arriverons à l'hospice de Viehla. Nous ne sommes qu'à deux heures de marche et le chemin doit être facile maintenant.

Donc vers 7h, nous partons.

Sortie de la vallée de Salenques. Vue sur le lac de Senet.

Une heure plus tard, nous sortons de la vallée et traversons la route nationale pour remonter dans les bois vers là où nous aurions dû être hier soir. Le chemin très large est parallèle à la route mais suffisamment loin pour ne pas entendre les voitures.

Bernie arrivant à Vielha.

Nous nous retrouvons bientôt autour d'un bon petit déjeuner et Bernie me dit qu'il souhaite prendre une autre direction car il a besoin de se ravitailler et veut se reposer un ou deux jours à Salardu en Espagne. Il n'est pas pressé. Nous nous quittons donc après avoir échangé nos emails. Je pars seul pour une courte étape de 5h bien agréable. Le temps est splendide avec un peu de vent, si bien qu'il ne fait pas trop chaud.

Lac de Rius.

J'atteins le refuge de Restanca vers 15h. Il n'est pas possible de camper près du refuge et je me résous à réserver une nuitée. Ce n'est pas donné, 35,5 € pour la nuit et le petit déjeuner. Je fais un peu de lessive et je vois arriver Bernie. Nous buvons une bière, puis deux et nous discutons. Il a en projet de continuer sa route et de camper un peu plus loin, près d'un lac. Pour ma part, je ne suis pas très enthousiaste à l'idée de passer une nuit en refuge. J'ai d'autre part un autre problème, je n'ai plus assez d'argent liquide pour continuer. Les chèques ne sont pas utilisables en Espagne, de toute façon, je n'en ai plus, et la carte bleue n'est presque jamais acceptée dans les refuges. Je change donc mes plans. J'annule ma réservation pour la nuit et je rejoindrai Bernie à son campement après le repas. J'irai demain avec lui à Salardu. Je pourrai prendre de l'argent, faire des provisions et peut-être acheter un chapeau.

En arrivant au refuge de Restanca.

Bernie s'en va donc et je reste seul à une table dans la salle du refuge. J'écris mes notes de voyage pendant qu'un groupe de randonneurs espagnols joue aux cartes en criant très fort. J'apprécie de plus en plus le calme de la nature et de ma tente.

Après le repas, très bon et très copieux en compagnie d'un groupe de Catalans espagnols très sympas, je pars retrouver Bernie près d'un lac dans la montagne à 40 minutes d'ici. Je marche 40 minutes, trouve le lac, le parcours dans toute sa longueur, pas trace de Bernie. Je ne comprends pas, il y a quelque chose de pas normal. En désespoir de cause, je cherche un endroit pour planter ma tente. Après l'avoir trouvé, il est 21h 30 et il fait presque nuit. Je me couche et je regarde mon GPS. Horreur, je ne l'ai pas regardé depuis mon départ du refuge, certain que j'étais de la route à suivre. Hors, je me suis trompé de chemin. Au lieu d'aller vers l'est, j'ai pris un chemin vers le sud. Où ai-je la tête? Je dois avoir besoin de me reposer. Je décide donc de partir le plus tôt possible demain matin, vers 6h. J'aurai ainsi le temps de rejoindre Bernie avant 8h. Il ne part généralement pas avant cette heure-là. Je pourrai alors m'excuser. Il aura dû m'attendre, voire s'inquiéter.

1er août - Refuge de Restanca -> Salardu

En quittant le refuge de Restanca.

Je fais donc ce que j'ai prévu la veille, d'abord avec l'aide de la lampe frontale, car il fait encore nuit à 6h, je retourne sur mes pas et vers 8h je retrouve Bernie prenant son petit déjeuner sous sa tente.

Au loin, Bernie près du lac.

Je lui fais mes excuses et je pars devant en lui donnant rendez-vous à Salardu. Cet incident m'a un peu démoralisé. Je ne comprend pas pourquoi je n'ai pas sorti mon guide avant de partir ni pourquoi je n'ai jamais regardé mon GPS. J'étais persuadé de mon orientation.

Enfin, ce soir je dormirai peut-être dans un lit. Je crains toutefois qu'étant maintenant au mois d'août il n'y ait plus de place dans les hôtels. Cette étape facile passe par deux cols à 2500 et 2560m avant d'arriver au refuge de Colomers.

Le refuge de Colomers.

Ensuite, on atteint rapidement la route qui descend à Salardu. Mon guide parle de 3h de marche, mais je marche vite et au bout de 2h 30, je suis arrivé vers 15h.

Salardu.

Je choisis le premier hôtel que je rencontre. C'est l'hôtel "La Cuma", 1 étoile. J'ai fait le bon choix, chambre à 2 lits, confortable, belle salle de bains avec baignoire et WC pour 30€ avec le petit-déjeuner. Le seul problème peut-être est la rue passante devant, mais j'ai mes boules QUIES, accessoires indispensables en voyage. En plus, je suis très bien reçu par la patronne qui parle très bien français. Je ne parle espagnol que pour dire "bonjour", "bonsoir", "merci" et commander à manger et à boire. C'est d'ailleurs suffisant dans la plupart des cas.

Ensuite c'est douche, lessive, sieste et promenade. Vers 18h, je vois arriver Bernie et nous nous donnons rendez-vous le soir en nous promettant un bon repas au restaurant. J'ai une faim de loup malgré ma collation suite à une visite à la superette du coin pour acheter ce qui me manque le plus, c'est-à-dire des fruits et des laitages.

Bernie a choisi d'aller au refuge Rosta (recommandé par son guide) à quelques pas de mon hôtel. Il le regrettera un peu, car il paiera 33€ la nuit pour un confort moindre.

Refuge Rosta

Nous allons dans une pizzeria qui sert des pâtes. C'est ce qui me fait le plus envie. Je commande donc une salade pour 2 en entrée puis pour moi seul, un plat de pâtes à la carbonara, une pizza au fromage et une banana split avec beaucoup de Chantilly.

Mon estomac bien calé, je rentre me coucher vers 21h 30. C'est bon un vrai matelas.

Samedi 2 août - Repos à Salardu

Le centre ville.

Grasse matinée jusqu'à 8h 30. Le petit déjeuner est super et je m'aperçois que l'hôtel est presque vide. Je n'avais pas de raisons de m'inquiéter.

Je retrouve Bernie vers 11h et nous rencontrons un jeune irlandais qui semble épuisé. Il nous raconte ses malheurs. Il a eu des problèmes d'orientation, lui aussi s'est perdu plusieurs fois et il peste contre son guide anglais (le même que celui de Bernie). Je ne comprends pas tout de leur conversation.

Nous allons ensuite manger au restaurant (salade, pâtes, glace, café) puis je vais faire une sieste. Je dois maintenant faire des provisions pour trois jours. Il y aura trois étapes sans refuge ni restaurant.

La journée s'est terminée par un peu de tourisme dans le village et un dernier restaurant. Je me suis couché de bonne heure.

Vues touristiques de Salardu.

Dimanche 3 août - Salardu -> Alos de Isil

En quittant Salardu.

Nous partons un peu avant 9h. Le temps est superbe et le début de l'étape est très facile. Ensuite, nous perdons beaucoup de temps à trouver notre chemin. Les expériences précédentes nous invitent à la prudence. Nous atteignons les laces de Bassiver où nous faisons une halte pour nous restaurer. Ensuite nous devons monter sur une crête puis la suivre. Nous devons faire beaucoup d'escalade dans les rochers mais la vue est superbe.

Bernie en escalade...

 

Lac de Bassiver.

Nous passons ensuite le col d'Airoto (2500m) et nous devons traverser une zone interminable de gros rochers. Notre progression est très lente. Aujourd'hui nous ne terminons pas l'étape et nous nous arrêtons pour camper vers 19h 30. Nous sommes à deux heures environ d'Alos de Isil. Nous sommes épuisés.

Lundi 4 août - Alos de Isil -> Abri Enric Pujol

Ce matin Bernie m'abandonne. Il veut prendre son temps, il n'est pas pressé. Quant à moi, je voudrais bien rentrer à la maison avant le 22. Si je veux me réserver un ou deux jours pour pallier aux aléas du temps, il me faut essayer de faire une étape chaque jour. Je lui dis donc adieu une autre fois encore, mais peut-être se reverra-t-on?

Je parcours donc d'abord en 2 heures environ le chemin qui me sépare d'Alos de Isil, la fin de l'étape d'hier. Le chemin descend dans une végétation assez dense où il est difficile de progresser. Il est aussi difficile de trouver le chemin. Des chemins, il y en a partout, dans tous les sens. Alos de Isil est un village assez curieux au fond d'une vallée à 1270m d'altitude. Presque toutes les maisons ont été rénovées en résidence de vacances. En période creuse, il ne doit y avoir personne ici. Il n'y a pas un seul commerce. Je m'arrête pour demander à un français qui descend de son 4x4 s'il y a un endroit ou je peux acheter du pain. Il me répond qu'il n'est là que pour les vacances et ne connaît pas la région. Le village semble vide. C'est assez déprimant.

Il est 9h 30 quand je quitte cet endroit et je ne suis qu'au début de mon étape qui est donnée pour 8h de marche. Il fait beau et le chemin est facile. Après avoir passé le col de la Cornella (2485m), je suis dans une région où les lacs se succèdent.

Estany Major de la Gallina.

Vers 17h, j'arrive à l'abri Enric Pujol. Ça ressemble à un container métallique et comme ce n'est pas un refuge gardé, il n'y a rien à manger là-dedans. Je passe donc mon chemin et pars à la recherche d'un endroit pour camper.

Abri Enric Pujol.

Je campe un peu plus loin près d'un lac. L'étape a été longue mais je n'ai plus mal aux pieds. Je n'ai rencontré absolument personne entre Alos de Isil et l'abri Enric Pujol.

Mardi 5 août 2008 - Abri Enric Pujol -> Refuge de Certascan

Le village de Noarre.

Je lève le camp vers 7h. Le chemin commence par descendre vers le village de Noarre. Je passe ainsi de 2200m à 1600m. Ce village est essentiellement constitué de granges transformées en résidences secondaires. C'est désert. Ça doit être parfait pour ceux qui aiment la solitude. Encore faut-il que tous les habitants n'aient pas envie d'être seuls en même temps...

Ensuite, il faut passer le col de Certascan à 2600m. 1000m à grimper et aujourd'hui, il fait très chaud. Je n'en vois pas le bout. Après c'est la redescente pour me retrouver à peu près à la même altitude que ce matin.

En fait cette journée aura été aussi banale que tranquille. Beau temps, pas de difficultés particulières, pas de problème d'orientation. J'arrive au refuge de Certascan vers 17h. Il y a beaucoup de monde. Le refuge est complet. Je réserve mon repas du soir (il y a toujours de la place à table mais les lits sont comptés) et je vais chercher un endroit pour planter ma tente. Les règles à ce sujet diffèrent un peu de celles en vigueur en France. Le camping est interdit dans les deux pays mais le bivouac autorisé au-dessus de 2000m. Le bivouac autorise de planter la tente après 19h et avant 9h. De plus en Espagne, il ne faut pas que l'on puisse nous voir du refuge. Je ne sais pas pourquoi mais la recommandation m' a été donnée plusieurs fois par le gardien du refuge.

Arrivée au refuge de Certascan.

Je trouve donc un endroit pas trop loin, mais il y a une bande de scouts qui attend l'heure. Comme le repas est à 19h, je transgresse le règlement et je monte ma tente avant l'heure et je rédige mon journal. Je suis plus au calme que dans la salle du refuge. J'en suis là lorsque je vois arriver Bernie. Il m'a rattrapé et semble fatigué. Il monte sa tente près de la mienne et décide de venir manger avec moi au refuge. Là, il doit négocier avec le cuisinier pour avoir son repas végétarien.

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