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Mercredi 6 août - Refuge de Certascan -> Mounicou

Jeudi 7 août - Mounicou -> Refuge des Etangs Fourcat
Vendredi 8 août - Refuge des Etangs Fourcat -> El Serrat
Samedi 9 août - El Serrat -> Incles
Dimanche 10 août - Incles -> Col du Puymorens
Lundi 11 août - Col du Puymorens -> Les Bouillouses
Mardi 12 août - Les Bouillouses -> Eyne

Mercredi 6 août 2008 - Refuge de Certascan -> Mounicou

Le refuge de Certascan au lever du jour.

J'ai encore une fois dit "adieu" à Bernie ce matin. Vers 7h 30, je suis parti en direction de Mounicou. Une fois n'est pas coutume, j'ai mis dans mon sac un repas pique-nique que je me suis fait préparer par le cuisinier du refuge. Le temps est magnifique, pas un nuage.

Etang Romedo de Dalt.

Le chemin est facile et agréable, contournant des lacs, puis après avoir passé le col de l'Artigue à 2480m pour retourner en France, c'est la longue descente dans la vallée de l'Artigue vers 1060m.

Col de l'Artigue (2480m).

Vallée de l'Artigue.

J'atteins Mounicou vers 16h. Il y a là quelques maisons et un bar, gîte tenu par une dame assez âgée. Elle n'a rien à me donner à manger. Toutefois, elle me donne un petit sandwich sous blister, un peu écrasé qu'un de ses clients lui a récemment laissé et qu'elle conservait au frigidaire. C'est tout ce que je pourrai obtenir. Heureusement que j'ai pris un casse-croûte ce matin.

En quittant Mounicou.

Je reprends donc mon chemin. Il n'est pas tard et je trouverai bien un endroit pour camper. Comme je suis assez bas en altitude, il fait très chaud et le chemin monte raide en lacets dans la forêt. Heureusement, je suis à l'ombre. Le sentier sort ensuite de la forêt pour continuer sur une piste en terre. Je passe bientôt à côté d'un orri (cabane de berger en catalan) transformé en résidence secondaire. Il y a là une source qui est bien tentante compte tenu du fait que mes gourdes sont presque vides. J'entre et demande au propriétaire l'autorisation de prendre de l'eau. Très gentiment il accepte et nous bavardons un peu. Il m'indique le chemin pour continuer en me conseillant d'aller camper plus haut près de l'étang du Picot. Il me prévient toutefois que la montée est assez raide.

En effet ça monte beaucoup. Vers 20h 30 je suis à l'étang du Picot et je monte la tente. Je suis un peu inquiet car la météo n'est pas bonne pour demain. Il pourrait y avoir des orages. Il me reste 3h de marche pour atteindre le terme de l'étape de demain. Je me mets à penser que je pourrai peut-être faire trois étapes en deux jours.

Campement près du lac du Picot (le lac est plus loin au bas de la cascade).

 

Coucher de soleil sur la montagne.

Il ne me reste plus qu'à manger mon petit sandwich et me coucher. Aujourd'hui, j'ai marché pendant 11h 30 et monté 1800m. Je ne me sens pas trop fatigué, je suis content de moi.

A peine suis-je couché, la nuit tombe et le vent se lève. Il souffle de plus en plus fort en rafales. Entre deux rafales, pendant une dizaine de secondes, c'est le calme, silence absolu, puis j'entends comme un ronflement dans la montagne. C'est le bruit de la rafale suivante. Elle arrive et ma tente se couche ne me laissant que peu de place sous la toile. Je suis très inquiet. J'ai l'impression que la tente va vraiment s'envoler avec moi dedans. Je pense que le vent doit dépasser les 100km/h dans les rafales. Par moment, il y a un peu de pluie et quelques grondements d'orage au loin. Ça va durer comme ça jusqu'à plus de 2h du matin. Il n'y a pas moyen de dormir mais la tente tient bon. Je ne m'endors que tard dans la nuit. 

Jeudi 7 août 2008 - Mounicou -> Refuge des Etangs Fourcat

En partant de l'étang du Picot.

Vers 7h 45, je pars pour le refuge des Etangs Fourcat ou j'ai l'intention de me reposer et attendre que le temps s'améliore un peu. Le ciel est assez clair mais le vent souffle toujours.

En arrivant en vue du refuge.

 J'arrive au refuge peu après 10h. Je suis accueilli par la charmante gardienne très gentille. Je commence par lui réserver le repas du soir et lui fais part de mon souhait de planter ma tente près du refuge. Elle me raconte alors la mésaventure de ses clients de la nuit dernière qui ont dû abandonner leur tente déchirée par le vent. D'autre part la météo n'est pas très optimiste et je suis le seul client pour le moment. Elle m'offre une chambre pour moi tout seul. Je n'hésite pas un seul instant et accepte son offre. Elle m'apporte ensuite le repas que je lui ai commandé et me dit de faire comme chez moi.

Pour en savoir plus:  http://fourcat.free.fr

Après le repas, je fais un peu de lessive. Mon pantalon me fait honte. Je ne l'ai pas lavé depuis Gavarnie. Avec le vent qu'il fait, il devrait être sec rapidement. Ensuite, sieste.

Dans l'après-midi, je suis réveillé par l'hélicoptère qui apporte le ravitaillement au refuge. J'aide la gardienne à rentrer tout le matériel déposé. C'est impressionnant de voir tout ce qu'un hélicoptère peut transporter.

Le repas du soir est bon mais pas assez copieux comme d'habitude. Je suis à table avec un jeune couple,  étudiants infirmiers, très sympas mais bon appétit...

Je vais me coucher vers 20h 30. J'ai du sommeil en retard.

Vendredi 8 août 2008 - Refuge des Etangs Fourcat -> El Serrat

J'ai passé une excellente nuit au refuge. Le temps est entre deux. Le soleil est là, mais par moments, des nuages montent de la vallée et nous sommes dans le brouillard.

Je pars donc vers 9h dans le brouillard avec un casse-croûte dans mon sac. Je suis en France. J'ai la carte dans le GPS. Je me fierai à lui.

Finalement, je ferai une erreur d'orientation mais assez vite corrigée. Il est vrai que le chemin est très mal balisé. C'est un sentier très peu emprunté.

Vers 10h, j'atteins l'étang de la Goueille et le soleil réapparaît définitivement cette fois.

Étang de la Goueille.

Ensuite c'est la montée du col de l'Albeille qui me fait passer dans la Principauté d'Andorre.

Col de l'Albeille.

Dans la descente, côté andorran, il y a beaucoup de randonneurs et je m'arrête parfois pour papoter. Le temps est superbe.

Vallée andorrane.

Le chemin descend pour atteindre la route qui mène au village d'el Serrat. Là, je choisis le premier restaurant avec une terrasse et je me fais servir un bon repas pas trop cher (12€ pour un menu avec salade grillade et dessert). J'en profite aussi pour téléphoner à la famille. Tout va bien.

Je continue ensuite mon chemin qui me mène d'abord à un superbe refuge non gardé, le refuge de Sorteny.

Refuge de Sorteny.

Je visite le refuge qui est très grand et très propre. Il y a même un w.c. chimique (avec du papier) et l'électricité grâce à un panneau solaire sur la façade. Il n'est que 17h et je continue ma route jusqu'à un autre petit refuge non gardé où je décide de passer la nuit.

Petit refuge de la Serrera extérieur et intérieur.

Je mange mon repas pris le matin au refuge Fourcat. Je suis seul. Je n'ai encore vu personne cet après-midi. Je ne devrais pas être dérangé cette nuit. Je me couche dès que la nuit est venue.

Samedi 9 août 2008 - El Serrat -> Incles

Ce matin au lever du jour, il fait très froid. Il y a du givre sur les plantes. l'altitude est de 2200m environ et la vue sur la montagne avec le soleil qui se lève est splendide.

Levé du soleil sur la montagne vu du refuge de la Serrera.

Après un frugal petit déjeuner composé essentiellement de barres de céréales, je pars vers 7h 30. Marchant en montant vers l'est, je suis à l'ombre et il ne fait pas chaud du tout. Je ne rencontre le soleil qu'à l'arrivée au col de Meners vers 9h à plus de 2700m.

Rencontre du soleil au col de Meners.

Je décide ensuite de faire un détour par une petite ville du nom de Ransol où je dois trouver de quoi me réapprovisionner. Je descends donc et atteins une route qui me mène à Ransol. C'est un petit village avec des immeubles en construction mais aucun commerce, mais plus loin, je tombe sur une route nationale. Il y a là un immense supermarché pour touristes en mal de cigarettes et d'alcool. Je les vois transportant de gros sacs contenant cartouches de cigarettes, bouteilles de Ricard et saucissons "de pays". Avec mon gros sac de rando. dans ce grand magasin, je fais un peu tache. Qu'importe, je trouve les rayons fruits et légumes, pain, fromages, saucissons et barres chocolatées et ça me suffit.

Je quitte rapidement ces lieux de perdition à la recherche d'un restaurant. Aujourd'hui, je n'ai pas fait le bon choix, sur le bord de la nationale, au pied d'un immeuble, on me sert un repas très banal. Il y a un couple de fumeurs espagnols à la table d'à côté.

Je laisse bientôt la nationale pour suivre une petite route dans la vallée d'Incles, au fond de laquelle je devrais trouver le camping du même nom.

Vallée d'Incles.

Le fond de cette vallée est presque horizontal. Elle est parsemée de maisons qui semblent être des résidences secondaires. Je passe bientôt à côté d'un camping, mais celui qui est mentionné dans mon guide est au bout de la route. je continue donc pendant deux kilomètres pour atteindre un endroit qui ressemble à un parking avec plein de camping cars. J'interroge les habitants de l'un d'eux qui m'expliquent que ce n'est pas un camping, il n'y a pas de sanitaires et que le seul terrain de camping est celui que je viens de passer.

Je retourne donc d'où je viens. Je me rends à la réception où la gardienne m'explique que le camping au fond de la vallée est fermé depuis deux ans. Il faudra que je signale ça à l'auteur de mon guide...

J'aime bien les campings pour les douches et les sanitaires par contre, je préfère les refuges pour la restauration. Enfin aujourd'hui j'ai assez de nourriture pour le soir et le petit déjeuner de demain.

Dimanche 10 août 2008 - Incles -> Col du Puymorens

Je pars encore ce matin dans le froid, un peu moins qu'hier peut-être. Me dirigeant toujours plus ou moins vers l'est, je suis encore à l'ombre.

Vallée de Siscaro.

Enfin vers 2600m, je suis au soleil, longeant les crêtes. Le temps est superbe et la vue magnifique.

Sur les crêtes andorranes sous le soleil.

Ici, pas de problèmes d'orientation, on voit le chemin à des kilomètres. J'arrive bientôt en vue du Pas de la Case bien connu des amateurs d'alcool de tabac et de saucisson des montagnes hors taxes.

Le Pas de la Case.

C'est un petit coin perdu dans la montagne, plein de voitures et de gens. Je passe brutalement du calme de la montagne aux embouteillages et à la foule. Quel choc!

Tous ces gens sont en shorts, bermudas, sandalettes et chemises à fleurs. Ils sentent bon la douche du matin. Moi, je suis là avec mes godillots, mon gros sac à dos, mal rasé, ébouriffé. Il y a comme un décalage.

Je cherche deux choses: un restaurant et un magasin d'articles de sport pour m'acheter un chapeau en remplacement de celui que j'ai oublié dans le refuge.

Je trouve ce que je cherche dans une petite impasse: une pizzeria à côté du magasin de sports où je m'installe sous un parasol. Ce sera un plat de lasagnes et une glace Chantilly parce que c'est dimanche.

Après le repas, mon bob sur la tête, je parcours les quelques centaines de mètres qui me séparent de la nature et je retrouve le calme. Plus personne... Ça fait du bien...

La queue au contrôle douanier.

Tout est super bien organisé. Après avoir fait le plein de cigarettes et d'alcool, les clients montent en voiture et font la queue pour le contrôle douanier. Le poste est installé sur le territoire français et les douaniers contrôlent selon l'affluence au hasard (ou au faciès) une voiture sur X (X étant une variable dépendante de la longueur de la queue et de l'humeur du douanier). Il ne reste à tous ces braves gens qu'à faire une prière pour ne pas être fouillés (il paraît que ça marche).

Moi, je suis plus malin, je passe par la montagne, donc pas de queue, pas de contrôle. De toutes façons, je n'ai rien à déclarer. Je n'ai que de l'eau dans ma gourde et je ne fume pas.

J'arrive au col du Puymorens après deux heures de marche du Pas de la Case. C'est presque plat et facile. Il y a là deux bâtiments au bord d'une nationale, un hôtel et une colonie de vacances. Ce n'est pas vraiment un coin bien sympa. J'aurais peut être mieux fait d'acheter un peu de nourriture et de camper un peu plus haut dans la montagne, mais maintenant, je n'ai plus le choix.

L'hôtel a l'air vide et en assez mauvais état. De plus, il est assez cher (50€ la demi-pension). Enfin, j'aurai une douche chaude et un matelas...

J'allume la télé et là il y a Gérard Holtz qui commente en boucle l'exploit de trois nanas qui tirent à l'arc et qui ont remporté la première médaille française. On pourrait croire que c'est un évènement de toute première importance.

Comme je me sens loin de tout ça. Je commence à penser que je vais avoir du mal à me réhabituer à la vie "civilisée".

Lundi 11 août 2008 - Col du Puymorens -> Les Bouillouses

Le col du Puymorens (1920m).

Je quitte l'hôtel vers 7h 30 après un bon petit déjeuner dans le vent et sous un ciel assez nuageux mais pas de pluie ni de brouillard, c'est le principal. Le chemin est large et facile. Il monte faiblement. J'arrive ainsi au col de Lanoux (2468m) puis je redescends un peu vers le lac de barrage de Lanous.

Lac de Lanoux.

Le chemin passe au pied du barrage et remonte vers ce qui sera la difficulté de la journée, le pic Carlit (2921m). La montée est très raide dans les éboulis et dans le vent qui soulève des nuages de poussière. Dans un sens, c'est mieux qu'en plein soleil. Après une heure de montée, vers 12h 15, j'arrive au sommet par la face ouest. Il y a là pas mal de promeneurs. Il sont montés par la face est, celle par laquelle je dois descendre maintenant. Elle est beaucoup plus facile que celle par laquelle je suis monté. Je me souviens y être venu en 1988, c'était comme sur les Champs Elysées. Aujourd'hui comme le temps n'est pas super, l'affluence est raisonnable.

Montée au pic Carlit (face ouest).

La descente est facile. Le temps est variable et le soleil apparaît par moments. Le vent, lui, est toujours là.

C'est un chemin qui passe par une succession de lacs qui me mène vers le terme de mon étape, le refuge des Bouillouses.

Vue du pic Carlit (au fond le grand lac des Bouillouses).

J'arrive au refuge vers 15h 30. Je réserve mon repas et petit déjeuner et je m'installe à la terrasse pour boire un Coca et écrire mon journal. J'attendrai 18h pour monter ma tente dans le petit bois de sapin à côté du refuge.

C'est un refuge accessible par la route. Il y a beaucoup de monde et de cars qui circulent mais c'est aussi un refuge qui a la réputation d'être gastronomique. Espérons qu'il y aura aussi la quantité...

 

Après la douche et la tente, je passe à table. La réputation n'est pas surfaite; nous avons successivement: soupe, agneau pommes de terre (excellent et il en restera), fromage et compote de pommes (on retrouve souvent ce genre de dessert dans les refuges). Le tout est délicieux et c'est le ventre plein (une fois n'est pas coutume) que je vais me coucher.

Mardi 12 août 2008 - Les Bouillouses -> Eyne

Etang Negre.

La nuit a été excellente, le petit déjeuner aussi. Ensuite, c'est une descente tranquille sous les pins en zigzagant entre les lacs vers le village de Bolquère. Là dans une petite superette, je peux acheter mon repas du soir et mon petit déjeuner du lendemain.

Bolquère.

Il me faut maintenant suivre la route jusqu'à Eyne sur 5 à 6 kilomètres de bitume.

Entre Bolquère et Eyne.

 Là, j'espère trouver un restaurant. J'aurais peut-être dû aller vers la station de skis d'Eyne... Je trouve toutefois un endroit où on présente les produits locaux et où ils vendent des assiettes de charcuterie. J'arrive finalement à manger un peu et je repars dans la montagne. C'est un chemin qui remonte une vallée. Je croise beaucoup de monde. Il me semble que le temps se gâte. C'est très orageux et j'ai hâte de trouver un endroit pour planter ma tente. Pour être en règle, il me faut être au-dessus de 2000m.

Camping au bord de l'eau.

Vers 16h, je trouve les 4 mètres carrés plats et horizontaux à près de 2300m pour planter la tente. C'est au bord de l'eau, ce sera un peu bruyant mais il ne faut pas être trop difficile. De plus à cette altitude dès que le soleil se couche, il ne fait pas très chaud.

 

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